Les Ecrivains inutiles par Delesquif
Vaste déception.
Le programme initial, en forme de théorie joueuse de la littérature et de l'histoire personnelle des écrivains, m'avait plu à première vue : une typologie des écrivains inutiles selon leurs vices et les aléas de leur vie, avec tableau analytique et schémas amusants. C'était en librairie, lu en quelques secondes. Lecture intégrale faite, chez moi, de long en large et de lourdeur en lourdeur, ce programme ne correspond presque en rien au livre tel qu'il est écrit, et le livre est une merde.
Le style (traduction ou non) est vide et sans consistance, comme celui d'un texte écrit au fil de la plume, forcé au fil de la plume, besogneux. Sans urgence, paresseux parfois, benêt parfois. Il correspond à l'inconsistance de la structure, une accumulation de chapitres brefs dont tous, d'après le programme, devraient concerner des exemples d'écrivains ratés, mais qui en fait concernent aussi souvent des anecdotes inventées sans intérêt, des anecdotes présentées comme personnelles et réelles, des "leçons" d'orgueil, de colère, d'autres vices, dont le style touche au ridicule, plein d'enflure et plein de vent surtout, avec un usage immodéré de toutes les formules orales phatiques que l'on peut imaginer, et de la répétition brute. Ecrire trois fois la même phrase de trois mots, ça fait déjà neuf mots, ma bonne dame. Une bonne ligne de texte de plus, allez.
Le livre contient aussi un point Godwin autonome, qui tombe là tout à coup sans raison, avec un chapitre sans aucun rapport avec quelque écrivain que ce soit, qui met en parallèle les camps de la mort et les stations balnéaires. Le tout sans humour, de façon poussive, mais extrêmement insistante. La référence au nazisme est d'ailleurs fréquente, toujours aussi poussive et inutile.
De la vraie grosse merde. A jeter.
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