Bon j'ai quand même l'impression de lire toujours la même chose, après Soleil Amer qui racontait la difficile conciliation entre l'identité arabe et la volonté de s'assimiler à la France malgré le racisme, ici on a les Enfants de Cadillac qui raconte la difficile conciliation entre le fait de se sentir français et de ne nécessairement se sentir juif, tout en étant, par les faits historiques, sans arrête ramenés à cette judaïté, qu'il va falloir accepter.
Je crois que le seul intérêt du roman c'est le côté un peu historique. Il est divisé en trois partie, une sur le grand-père, une sur le père et une sur lui. Chaque des trois parties est reliée à la thématique que j'ai exposée plus haut (ça se répond). Le fait qu'il raconte comment un russe juif se retrouve engagé avec la France pendant la guerre de 14, puis devient fou et comment il est traité comme fou à l'asile de Cadillac (notamment), ben ouais c'est un peu intéressant (un peu). Je n'avais aucune idée de comment étaient traités les fous à l'époque et savoir qu'on les laissait crever de faim ben ça fait forcément quelque chose.
Mais sinon le reste, je ne suis pas sûr qu'il ait grand intérêt... Allez si on est sympa on peut apprécier le récit de son père qui se fait appeler Philippe (comme le Maréchal) Garnier alors qu'il est prisonnier de guerre en Allemagne, tout en se faisant sucer par une nazillonne... Mais clairement c'est lourd. Le type s'adresse à son père : oui t'as fait ça, t'as fait ça... C'est bon...
J'ai cette impression vraiment dérangeante que la plupart des livres de la sélection du Goncourt sont juste un amoncellement de faits, bêtement racontés. Jamais ça ne se permet des errances qui ne sont pas utiles au récit, jamais ça n'explore réellement la psychologie, de toutes façons c'est beaucoup trop court pour ça...
Et j'ai l'impression que ça n'ose plus la fiction, le type raconte sa vie, celle de ses ancêtres (la sienne par contre est chiante comme la pluie, on s'en fout justement totalement de tes crises existentielles et de ton goût pour la psychanalyse...) sans jamais rien produire qui serait un tantinet littéraire.
Le type imagine la rencontre de son grand-père avec Lacan, c'est juste nul et ça dure un paragraphe, pourquoi ne pas explorer cette hypothèse ?
L'histoire d'amour entre son père et la nazie qui par inexpérience n'a pas reconnu son pénis circoncis, ben dis nous en plus, comment il l'a séduit, comment techniquement un prisonnier peut aller au moulin pour baiser ? Tout ça est toujours très vague, jamais on ne rentre dans les détails...
Mais je pense que de toutes façons lorsqu'on a pas de style, vaut mieux que ça soit court en effet, sinon personne n'irait au bout.
Tant qu'à faire autant ne rien écrire en fait...
Bref, j'ai appris des trucs sur les asiles... durant les premières pages... est-ce suffisant pour lire un énième récit sur l'identité ? je ne le pense pas...
Est-ce uniquement au Goncourt par copinage ? peut-être... mais bon il y a pire...
C'est juste que ça n'a aucune once d'intérêt...