Il faut prendre ce livre pour ce qu'il est : un patchwork de parcours de vie, centré sur le thème des évaporés. Des ébauches de portraits, d'interview, sur un sujet encore tabou. Sans aller au fond des choses (ce n'est pas le but), le livre tente de donner des pistes de réflexion à travers les témoignages recueillis et le fonctionnement de la société japonaise. Quelques photos des gens et quartiers viennent illustrer les témoignages et les pensées de l'auteur.
Il n'y a pas de réponse simple à la question "pourquoi 100 000 japonais choisissent de disparaître chaque année ?". La faute à la pression sociale, la crise, la honte, le devoir, la seule alternative au suicide...Beaucoup ne sont jamais retrouvés - il est aisé de vivre en anonyme au Japon -, et bien souvent leur famille ne les cherchent même pas.
D'ailleurs, en lisant les témoignages des évaporés qui ont accepté de parler, chacun a un parcours de vie différent, et des raisons différentes qui les ont amenés à vivre en clandestins dans leur propre pays.
C'est touchant, déchirant, révoltant. Une misère presque choisie, cachée sous le tapis, mais qui semble être la seule alternative pour ces évaporés face au sens du devoir qui pèse souvent trop lourd sur les épaules des japonais.