Splendeur de l’enfance ! Douceur des pages qu’on tourne calé·e sur son oreiller avant de se planquer sous la couette pour finir les « dernières lignes » quand il faut éteindre la lumière. Indignation, amour, amitié, joie, peur, angoisse parfois, complicité souvent. Vagues d’émotions qui donnaient à la vie un parfum d’aventure qu’on essayait, qu’on essaye encore, de recréer dans le monde réel parce que, tout le monde le sait, la vie devrait ressembler à un livre.


Ce sont toutes ces sensations que je retrouve, debout dans le métro, mon bibliothèque rose à la main, plongée dans les histoires de la joyeuse bande des filles de Malory School!


Géraldine (ma préférée de tous les temps : brillante, avec une mémoire à tout épreuve, espiègle, franche – parfois trop – toujours ironique), Dolly (l’héroïne sage et bienveillante en proie parfois à des accès de colère qui ne m’ont jamais vraiment convaincue de son humanité réelle), Édith (la bonne copine, toujours présente, toujours discrète et qu’on a envie de voir s’épanouir, prendre plus de place), Irène et Bella (les artistes qu’on admire tant la pratique de leur don semble facile, elles sont déjà brillantes à 13 ans et ne feront que s’améliorer tout au long des œuvres, impossible de m’identifier mais fascinée par leurs âmes artistiques et distraites), Brigitte (la jeune fille niaise, imbue d’elle même, orgueilleuse, inconsciente de sa propre insipidité – un peu simple quand même), … On s’identifie tour à tour aux personnages en fonction des jours, des moments, des aventures…


Toutes ces filles (un peu stéréotypées hein, mais petite c’est le scénario qui m’intéressait et, en grande lectrice, je ne retenais que ce que je voulais – Enfin c’est ce que j’ai cru jusqu’à ce que je commence à déconstruire des schémas venus de « nulle part » à l’âge adulte…) se retrouvent en pension et apprennent seules, loin des parents (le rêve !) à se débrouiller, à développer leurs talents, à vivre en communauté, … Malory School, ce petit coin de Paradis.


Je ne saurai dire si ces livres plairaient encore aujourd’hui, ils doivent être délicieusement désuets, Malory School n’est pas Poudlard, mais les relire entre deux stations de métro fait l’effet d’une machine à remonter le temps. Celui de l’odeur du papier, des yeux plissés pour déchiffrer, de l’imagination les yeux fermés, de l’insatiabilité littéraire.


Petit bonheur.







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le 12 avr. 2019

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