Second livre de Saramago qui me passe sous les yeux, second monument de la littérature. Un livre extraordinaire au sujet très particulier, original qui aurait pu être traité par un René Barjavel : la mort fait des siennes. Au premier janvier minuit, elle cesse toute activité : plus personne ne meurt. Les hommes ne tardent pas à se rendre compte que la situation est pour le moins inhabituelle. Sans précédent ! Ce phénomène est de plus circoncis à un petit état imaginé par l'auteur et ne comptant que dix millions d'habitants. La mort de ce petit pays ne travaille plus : la faucheuse est aux abonnés absents. Alors que ses collègues des pays voisins poursuivent leur office normalement.
Les problèmes apparaissent très vite. Les entreprises des pompes funèbres, touchées de plein fouet, ne tardent pas à se plaindre au gouvernement qu'elles somment de trouver une solution. Les assurances sont également en difficulté, tout comme l'Eglise qui ne fait plus recette avec ses promesses de paradis et d'éternité. Les hôpitaux sont saturés : les patients en phase terminale reste accrochés à une vie précaire et encombrent les lits.
La société doit se réorganiser très vite. Une nouvelle mafia (orthographiée « maphia » pour bien la différencier de « l'autre ») voit le jour et se charge de « désencombrer » le système... avec l'aval du gouvernement qui s'indigne néanmoins officiellement.
Un jour, la mort écrit une lettre : elle promet de revenir le lendemain à minuit et de rattraper le retard. C'est la panique.
Dans un style délectable, Saramago écrit là un livre très savoureux dans lequel fourmillent les détails hilarants. Saramago exploite à fond son idée et tout ce qui pouvait être imaginé l'a été. Un style caustique, empreint d'ironie et très agréable à lire. J'ai néanmoins trouvé le dernier quart un peu longuet : la mort subit le premier revers de sa déjà longue carrière et cherche une solution pour se sortir de ce mauvais pas.
Deuxième lecture, deuxième émerveillement : superbe !
BibliOrnitho
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le 21 juin 2012

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