La première chose qui m'a frappée à la lecture de ce roman fantasy jeunesse, c'est la très bonne qualité d'écriture. S'agissant d'un premier roman, le fait peut surprendre mais n'en est pas moins réel : Judith Bouilloc tient un style très convaincant qui, associé à un rythme bien maîtrisé, tape dans le mille.
Autre point très positif, on sent l'auteur très attachée à ses personnages - à tous ses personnages devrais-je dire - ce qui donne au récit une belle profondeur ; le lecteur apprend ainsi à bien connaître tous les (nombreux) personnages secondaires. Personnellement, rien ne me lasse plus qu'une narration exclusivement centrée sur son héros.
Le jeune Yann Egoak, Waldganger (peuple des forêts), intègre l'illustre école de Gio pour devenir "maître du vent", c'est-à-dire l'élite de la société fictive pensée par l'auteur. Comptant de nombreux camarades de classe - complices ou ennemis -, et des professeurs plus ou moins hostiles à son ambition, Yann va mener sa barque avec brio (quoique piètre navigateur dans les faits) et vivre un nombre conséquent d'aventures.
Car il faut vous dire que l'action est au cœur de ce récit qui ravira sans aucun doute le public cible - c'est-à-dire la jeunesse -, mais encore les adultes fans de Mr Potter. En effet, absolument impossible de lire "Les Maîtres du vent" sans voir en filigrane derrière ses pages l'école de Poudlard, les professeurs de Poudlard et les élèves de Poudlard. Bien que l'auteur fasse montre de beaucoup d'ingéniosité pour que le parallèle ne soit pas trop flagrant, on ne peut échapper à cette comparaison, surtout dans la première partie du roman, la plus "scolaire".
Mais si J. K. Rowling et Alain Damasio semblent avoir avantageusement inspiré Judith Bouilloc, elle a su créer avec talent un monde magique qui assume sa propre identité et qui tient bien la route. En tout cas, pour un premier opus, c'est réussi et très prometteur.