Odyssée féminine

Notre histoire se déroule quelques décennies après la guerre de Troie, sur une petite île oubliée (et peut-être même fictive) des Cyclades. Trois jeunes femmes : Enyô, Lyra et Agamê sont allés passer une nuit de libations dans la montagne, pour rendre hommage à Dionysos (ce sont elles les ménades du titre). À leur retour, elles découvrent que leur village a été attaqué par des pirates et que les survivants ont été réduits en esclavage.

Persuadées que l'attaque de leur île est liée à la récente venue d'un étrange mage lydien, celui-là même qui les a initiées au culte dionysien, elles décident de rassembler ce qu'il reste de vivres et d'armes dans leur village et de partir à la poursuite des pirates.

Voilà pour la mise en place du roman.

On a ici à faire à une revisite des mythes grecs, particulièrement ceux de l'Odyssée (mais pas que), à travers le regard de ces trois héroïnes. Jeunes femmes dans un monde profondément masculin (pour ne pas dire masculiniste, on parle de la Grèce antique, une bonne grosse civilisation de machos), elles vont néanmoins mener leur barque (littéralement, comme métaphoriquement) et s'affirmer petit à petit, jusqu'à totalement s'émanciper des codes de leur société.

Le récit est très réussi, bien rythmé (malgré un petit rush final surprenant au regard du reste du roman), et plaisant. On retrouve avec plaisir des figures familières de la mythologie, même si je n'en parlerais pas plus avant ici de peur de divulgâcher le roman.

Un bien beau texte donc, avec ce qu'il faut d'actions, de mystères et de suspens pour tenir le lecteur en haleine.