"Si l’univers entier est en effervescence,
c’est qu’un Ami si visible est invisible.
De chaque atome surgit un soleil, de chaque goutte coule un océan. Si tu fends le cœur de chaque atome, tu trouveras en son sein une âme merveilleuse. Si tout corps jouit de l’adhésion de ses parties, c’est que chaque atome a une attirance pour un autre. Il ne s’agit pas de l’unicité ni de l’immanence, ni du blasphème ni de la foi, ni des deux ensemble. Lorsque tu sauras tout, tu ne sauras rien, car le tout est le signe de ce qui est sans signe. Le cœur qui ne se nourrit pas de Là-Haut, pour les gens de cœur, est une nappe sans repas.
Pour le coeur de Attâr depuis qu'il s'est épuisé sur ce chemin, tout ce qui lui était caché est maintenant visible"
"Tu es immense comme un géant
et je suis infiniment petit
Comment puis-je accéder à Toi ? Tant que je suis n'aurai pas posé la tête sous Tes pieds, je n'accéderai pas à Toi tel que je suis. Tant qu'une telle existence me couvre de son voile, je n'ai d'autre choix que de me débarrasser de moi. Puisque j'ai réduit à néant ma propre existence, je suis forcément le néant ou l'existence même. Bien que je ne puisse m'unir à Toi qu'un seul instant, je Te désire à tout instant. Tu sais que c'est le désir de Te voir qui m'attache à tout ce qu'il y a dans les deux mondes. Cette nuit, l'amour de Toi surgit à la porte de mon coeur. Je ne pouvais plus maîtriser mon enthousiasme. Il me demanda de lui offrir ma coupe de Djam pour qu'il s'en enivre. Je lui dis que ma coupe est tombée de mes mains et s'est brisée par mon ignorance infantile. Il me dit de ne pas m'inquiéter, car il me donnerait une autre coupe encore meilleure. J'étais fort perplexe et impuissant, mais quand j'entendis cela, je retrouvai mon assurance. Un soleil surgit de mon âme, je me libérai des deux mondes. Arrivé aux sommets les plus hauts, les cieux et les trônes me semblèrent infiniment petits. Lorsque j'allai au-delà des deux mondes, le poisson et la lune tombèrent dans mon filet.
La vie de Attar a augmenté d'un millier de siècles, ne me parle plus des mains ni des pieds !"