Ces grands qui nous gouvernent

Le livre politique colle souvent à l'actualité. C'est le cas de celui-ci qui revient sur des faits dont on a tous fait une indigestion mais où il restait quand même des choses à dire, vu que la presse s'est surtout appesantie sur la surface et les images choc.

Ce livre, c'est l'histoire des deux dernières décennies de Monsieur, de Madame et de toute la clique de laudateurs que Strauss s'est attachée au fil de ses postes.

Deux ministères, une mairie, le FMI, le riad à Marrakech, l'argent, l'influence, les espoirs (surtout les espoirs des autres), la sexualité débridée, la Mnef...

Le plus choquant ce n'est pas que Strauss ait été un coureur de jupons, qu'il ait gagné de l'argent dans la magouille de la Mnef, ni qu'il ait été complètement déconnecté des réalités.
Non, le plus choquant c'est qu'il ait eu l'impression qu'il était totalement intouchable et que c'est justement pour çà qu'il a fini par se faire prendre, parce qu'il y a eu un moment où sa garde rapprochée n'était pas là pour faire bloc entre Strauss et les médias.
Parce qu'il apparait bien dans le livre qu'une équipe soudée, fidèle et un peu aveuglée entourait le grand homme et lui rendait au centuple les largesses qu'il leur prodiguait, et ce n'est pas si étonnant que çà, tous les personnages publics un peu charismatiques se trimbalent de tels aréopages.
A base d'intimidations, de promesses, de plans de communication, ces larrons ont réussi à faire passer Strauss entre les gouttes du scandale pendant des années...comme dans toutes ces fictions où l'entourage d'un homme public est prêt à tout pour éviter le scandale.

Et c'est dur à admettre parce que pour celui-là qui s'est fait prendre et dont les errements sont à présent étalés au grand jour, combien continuent à se cacher?

Pas trop mal écrit ni trop bavard, le livre se lit bien et son seul défaut, c'est celui des livres écrits à plusieurs et publiés un peu vite : le tuilage entre les chapitres n'est pas parfait et il y a de la redite.