Par où commencer face à cette histoire poignante.

A travers ce livre on découvre le destin de 45 Uruguayens qui vont s'écraser dans les Andes, certains les quitteront immédiatement, 16 survivants seront retrouvés 70 jours plus tard. Je dois dire que cette histoire est à peine croyable quand on sait que l'avion s'est écrasé à très haute altitude (3450 mètres), que les températures, à cette époque et dans cette région du monde, pouvaient tomber jusqu'à -30°C la nuit, que cet hiver de 1972 a été particulièrement rigoureux et la couche de neige pouvait aller jusqu'à 30 mètres d'épaisseur, que les seuls vêtements qu'ils possédaient étaient des vêtements de villes ou de rugby, que certains des survivants ont souffert de graves blessures dans l'accident de l'avion.

Ce qui m'intéressait tout particulièrement dans ce livre n'était pas l'aspect anthropophagie mais plutôt l'aspect survie dans ces hautes montagnes, et j'avoue que j'appréhendais un peu, au début de la lecture, que l'histoire tourne surtout autour du cannibalisme, qui a permis de sauver les Uruguayens. J'ai trouvé, au final, que le récit était en majeur partie axé sur leurs espoirs de sauvetage, leurs désillusions, sur l'organisation de la vie sur place et sur la planification des expéditions pour alerter les autorités du fait qu'ils étaient vivants. Si l'anthropophagie fait tout de même partie de l'histoire, le sujet a été traité avec pudeur la plupart du temps, sauf peut-être pour un ou deux passages qui m'ont un peu retournés.

J'ai tout particulièrement apprécié que l'auteur passe longtemps à expliquer la manière dont une forme de société s'était recréée au sein des survivants, avec le triumvirat des cousins Strauch qui gèraient les tâches de chacun, le corps expéditionnaire à qui rien n'était refusé pour qu'ils engrangent des forces avant leur voyage et dont certains vont tirer partie, les parasites qui préfèrent se morfondre, et le bouc-émissaire qui n'a d'autres choix que de se replier sur lui-même. Cette analyse qui est faite, montre à quelque point, même dans une situation désespérée l'homme à tendance à toujours s'organiser selon un format connu de société. Néanmoins, malgré les dissensions entre le groupe, cette histoire reste un vrai témoignage d'amitié et de foi. En effet, la majorité des survivants étaient très croyants et durant toute cette épreuve, ils vont se raccrocher à Dieu dans tous leurs choix.

Une partie quasiment incroyable de ce récit est l'expédition de Roberto Canessa et Fernando Parrado qui vont entreprendre un voyage de 10 jours dans les Andes, gravir un sommet de plus de 4000 mètres et ce après 60 jours de survie, afin de se sauver et de secourir leurs compagnons d'infortune.

Un petit point négatif : il m'a été un peu difficile de me repérer parmi tous ces personnages aux noms assez semblables, et la qualité de la traduction est parfois un peu questionnable, ces deux points ne gâchent cependant en rien la force de cette histoire.

En Bref, un vrai coup de cœur pour cette histoire à la limites du croyable, qui, pour sur, me laissera des traces pendant un long moment.
Poulpophone
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le 15 déc. 2010

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Poulpophone

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