Paru en 1857, "Les tours de Bachester" est considéré comme le roman le plus abouti d'Anthony Trollope.
Dans l'Angleterre du XIXème siècle, l'Eglise anglicane tremble sur ses bases. Entre conservatisme et réforme, la menace d'un schisme pèse sur le clergé. A travers une narration victorienne parfaitement structurée - et moderne où l'auteur interpelle son lecteur ! -, Anthony Trollope prend prétexte de ce brûlant sujet d'actualité (pour son époque) pour traiter du pouvoir et de ses mécanismes. Et les dignes pasteurs et évêques anglicans sont loin d'être des saints, peu s'en faut. De là, un tapis rouge déroulé pour l'auteur qui laisse libre court à son ironie et à son cynisme, à travers des dialogues magnifiques et des personnages hauts en couleurs.
Aucun roman n'aura illustré avec autant de clarté ce qu'on a coutume d'appeler des "querelles de clocher". Sur près de 800 pages, ce grand écrivain tourne en ridicule ou porte aux nues les valeurs qui lui sont chères ; et l'on peut considérer que son roman témoigne d'un engagement personnel, une manière habile de livrer ses opinions sur le séisme qui secoua violemment l'Eglise anglicane et toute la société qui s'agrège autour d'elle, les membres du clergé étant pourvus de femmes et d'enfants, ce qui n'est pas le moindre de leurs soucis.