Parlons peu mais parlons clair : c'est plus du roman "mythologique" que de l'historique, hein.
Parce que, contrairement aux chroniques laissées par Alfred le Grand côté Angleterre à la même époque, ici, il n'y a aucune trace écrite à part quelques lignes postérieures de 2 siècles aux événements, autant dire rien...


Donc l'auteur a pondu un roman pseudo-historique qui n'est quasiment que de l'extrapolation. de plus, malgré un effort louable de vocabulaire, et il y a des incohérences et des anachronismes...
Le côté fleur bleue tout du long, m'a été relativement pénible, vu que c'est absolument pas ma tasse de thé.
Exit la profondeur psychologique des personnages.


Je spoile des trucs et la fin donc je cache, et si vous dévoilez, c'est que vous avez lu le livre : Oumila se fait violer pendant 3 jours, elle fait une tentative de suicide au milieu. Puis, sauvée, elle est ramenée chez elle, et rit, et fait des câlins aux gens. Plus résilient qu'elle tu meurs, lol... C'est pas du tout réaliste, la résilience ça demande un peu de temps. Un truc qui m'agace, ça...
Trouvor, frère de Rourik, est homosexuel "pur". Forcément. Pourquoi les jeunes auteurs se croient obligés de pondre une anecdote du genre dans tous leurs livres ? A quoi ça sert ? Ici, je vous le dis, à strictement que dalle si ce n'est avoir des passages sur le sujet. Je vous prie de m'excuser, jeunes auteurs d'aujourd'hui, mais je trouve immature de vouloir absolument caser des sujets de préoccupation du XXIème siècle dans des romans historiques... Et ici, la réaction de Rourik n'a pas de base historique fiable. Pure extrapolation de la part de l'auteur, le fait que c'était proscrit chez les vikings... D'autant que dans les sociétés antiques et moyen-âgeuses, la sexualité ne se pensait pas en terme de "hétéro"/"homo" mais "actif"/"passif". La stigmatisation de l'homosexualité est un truc très chrétien/catho, de fait, et ultérieure au XIIIème siècle... Bref, encore un truc qui m'agace.


Et exit un beau style, également... C'est lisible, sans plus...


Bon, ce n'est pas parfait, c'est sûr, ça aurait pu être mieux. Mais ça a le mérite d'exister (la mythologie russe n'est pas la plus exploitée), et de se laisser lire plutôt agréablement, même si je dois avouer avoir lu certains passages (Oumila/Vadim, Vadim/Soroka, Rourik/Frida, gnagnagna, gonflaga...) en diagonale très rapide. Rourik est le personnage le plus travaillé, le plus attachant, aussi, enfin, pour moi, avec Gostomysl, et j'ai bien apprécié Viedma, même si on ne la voit pas assez...

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le 10 avr. 2020

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Valerie Tatooa

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