La chronique littéraire sur les radios de l'Arc jurassien
Australie, 1919. Quinn Walker rentre au pays après avoir survécu à la guerre. Il ne peut pas retourner chez ses parents, qui le croient mort en France.
Avant de s'engager dans l'armée, il vivotait de petits boulots à travers le pays, en fuite après avoir été retrouvé à côté du corps froid de sa petite soeur. Lancés à sa recherche, son père et son oncle qui le croient coupable, jurent de le pendre.
La guerre l'a rendu à moitié sourd, et c'est rempli d'espoir qu'il hante les collines qui surplombent la ville de son enfance. L'espoir de revoir sa mère, qu'elle le sache innocent. Mais les rescapés de la guerre ont apporté avec eux la grippe espagnole, et la mère de Quinn se meurt.
Dans les collines, il rencontre Sadie, une petite fille qui se cache dans une ancienne cabane de chasseurs. Sa mère est morte de la grippe et elle attend le retour de son frère, parti à la guerre. Mais un homme la recherche, pour l'emmener dans un orphelinat. Le même homme qui a violé et assassiné la petite soeur de Quinn. Ensemble, Quinn et Sadie se préparent à tuer le monstre.
À travers Les affligés, Chris Womersley dresse le portrait d'un continent décharné, sec, mort. Une terre à la dérive, comme ses personnages qui n'ont que la vengeance à laquelle s'accrocher.
Quinn et Sadie rêvent de l'Europe, de ses contrées verdoyantes, d'une vie meilleure où personne ne les recherchera. Une existence où ils deviennent frère et soeur pour combler le vide de ceux qui ne reviendront pas.
Malgré la perte, Womersley semble nous dire qu'il est toujours possible de se reconstruire, d'avancer et de se créer de nouvelles racines, à l'image de cette terre sauvage qu'est l'Australie.