Une histoire dure pas assez exploitée
Alphonse aime la vie, la croque à pleine dent. Du jour au lendemain, il voit sa vie basculer à la suite d'un AVC. Entre "Le scaphandre et le papillon" pour l'histoire et "Intouchables" l'humour en moins. Rien de neuf sous le soleil donc, beaucoup de portes ouvertes enfoncées mais le handicap est un sujet difficile à traiter et se mettre dans la peau d'un tétraplégique n'est pas chose aisée.
Le handicap n'est ici qu'un prétexte à parler de notre société actuelle. Alphonse devient spectateur malgré lui de sa propre vie et assiste impuissant à des démonstrations tour à tour d'amour, d'égoïsme, d'humiliation, de tendresse et de mépris. Tromperie, mensonge, violence conjugale, alcoolisme sont autant de sujets abordés dans ce roman. De nombreuses questions sont ainsi sous jacentes dans ce roman: la notion de bonheur, des faux-semblants... "Les affreux" s'attaque à des questions complexes et Chloé Schmitt ne fait que les effleurer. Agée de 21 ans, elle nous propose une ébauche de réponse, une vue à travers une lorgnette encore jeune et une écriture qui gagnera à s'étoffer.
Qu'en est-il de l'écriture? Incisive, brute, phrases courtes, vocabulaire vulgaire... Le lecteur ne s'attache pas vraiment aux personnages et assiste sans sentiments aux évènements que vit Alphonse. Chloé Schmitt a voulu nous montrer toute la violence du désespoir que ressent le personnage principal mais était-il vraiment indispensable d'utiliser un vocabulaire aussi fleuri?
Au final, "Les affreux" est too much et vide de vie alors que l'auteure prenait le parti de nous en montrer les méandres...