Je crains d'être plus sévère que les lecteurs m'ayant précédée dans l'exercice délicat de livrer leur ressenti de lecture. Je n'ai pas du tout adhéré à ce récit. Pourtant, Tiphanie ayant mon âge, 42 ans, elle aurait pu constituer une héroïne à "effet miroir" à laquelle j'aurais pu facilement m'identifier.
Aurélie Sautereau, l'autrice, est clairement le double de Tiphanie et déjà j'ai généralement du mal avec les auteurs qui ne mettent pas de distances avec leurs narrateurs, autant écrire un témoignage plutôt qu'un roman.
Ensuite, il faut bien l'avouer, les éléments narratifs ne sont pas très glamour : la vie quotidienne d'une institutrice de maternelle, ses déboires au guichet de La Poste, ses souvenirs familiaux personnels qui sont ceux de tout le monde, tout cela ne m'a pas permis d'atteindre une sphère d'évasion séduisante. Pas de surprises, tout est très convenu et attendu, complaisant.
Soit j'ai réellement du mal avec le genre feel-good, soit je digère de moins en moins bien le sucré, quoi qu'il en soit j'ai eu bien du mal à aller au bout de ma lecture (le roman est pourtant très court), mon manque d'intérêt étant aggravé par un manque total d'admiration pour le style amateur de l'autrice.
Il y a une chose que je reconnais à cette dernière : d'avoir eu le courage de publier. Qu'elle ait écrit pour se remettre d'un burn-out c'est vraiment une bonne chose, j'en suis sincèrement heureuse pour elle ; et l'écriture est un exercice si périlleux et exigeant que je lui tire mon chapeau pour cet acte d'audace et de témérité.