La violence sanguinaire, un plaisir coupable

Hari Michealson est un Acteur sur la Terre, planète où règne un système de caste sans scrupules. Le personnage qu’il joue se trouve sur un autre monde, fantastique, où reigne magie, elfes, Dieux et dragons. Quand Hari met “les pieds“ sur Overworld, il devient alors Caine, un héros sanguinaire, violent et sans état d’âme, tout ça pour le plus grand divertissement des terriens, qui sont des millions à suivre ses aventures et à s’immerger dans Overworld. Caine est vraiment brutal. La finesse et la demi-mesure ne font pas partie de son vocabulaire, et quand les dirigeants des deux mondes se liguent contre lui, il ne se rendent pas compte dans quel plat ils viennent de mettre les pieds.

Que vous connaissiez “Logan“ Ninefingers de Joe Abercrombie ou Conan le barbare, vous avez ici le niveau du dessus. Avec un grand trou entre les deux. Le personnage de Caine est le anti-hero absolu, qui ne laisse pas vraiment le hasard décider pour lui. Vini, vidi, vici n’a jamais été aussi bien adapté, et la violence atteint son paroxysme dans ce récit d’action, brut et bouillonant.

Alors bien sûr on pourrait croire que tout s’arrête à la violence -plaisir complice et coupable- mais en vérité l’histoire offre une profondeur au récit et c’est avec tout autant d’envie qu’on découvre le fonctionnement et l’histoire des deux mondes. Entre Science-fiction et Fantasy, comme l’oeuvre spectaculaire de Peter F. Hamilton The Void Trilogy, ce livre ne se pose pas vraiment comme un genre précis -bien que personnellement j’aurai tendance à le voir un peu plus comme un livre Fantasy.

Si vous aimez le Fantastique mais que vous trouvez ça un peu gnangnan et gentillet, que vous aimez beaucoup le mot “fuck“, et surtout des descriptions très précises de l’anatomie intérieure -qui se retrouve souvent à l’extérieur du corps d’ailleurs- humaine, alors ce livre est fait pour vous. Foncez, vous allez vous régaler.

I jam the knife into his eye. Bone crackles and blood sprays. I use
the knife to twist his face away from me: a bloodstain on this livery
could be fatal, on my way out. He flops like a salmon that's found
unexpected land beneath an upstream leap. This is only his body's last
unconscious attempt to live; it goes hand-in-hand with the release of
his bowels and bladder. He shits and pisses all over himself and his
satin-weave sheets -- another one of those primordial reflexes, a
futile dodge to make his meat unappetizing to the predator.