Un livre qui pourrait plaire aux syndicats de la police

Voici un livre que l'on pourrait se dispenser de lire car il est ennuyeux, tendancieux et pauvre en informations originales. L'insignifiance des propos montre que l'on est en présence d'un produit de la pensée médiatique, d'un ouvrage dont la destinée est d'être vite oublié après avoir fait le bonheur des radios, des plateaux de télévision et des maisons d'édition.
Que dit-il ? Son message est simple, martelé et repris au détour de tous les chapitres : " L'anticapitalisme ne porte-t-il pas en son cœur un radicalisme, un extrémisme susceptible d'authentiques dérives. Il me semble que la réponse est positive. " Cette prise de position ne laisse pas place à la formulation d'un problème. Ce n'est pourtant pas si simple. Si l'auteur s'était donné la peine de faire une revue de la littérature en sciences sociales, il aurait trouvé bien d'autres pistes que celle qu'il impose à ses lecteurs satisfaits de n'avoir pas à chercher plus loin que la confirmation de leurs propres stéréotypes. Alors que l'on apprend (fin août 2019) que Sebastian Roché, l'un des meilleurs chercheurs publiant depuis des décennies sur les politiques publiques de sécurité vient d'être exclu du programme de l'école supérieure de la police (formation des commissaires), la lecture du livre de Delbecque, ouvrage adressé au " grand public ", rappelle le fossé qui existe en France entre la recherche scientifique et le monde des médias.