L’auteure de cette biographie est journaliste et commence son ouvrage en 1926. Agatha Christie déjà célèbre, a 36 ans et elle disparaît pendant plusieurs jours en ne laissant que sa voiture accidentée près d’un étang. Une véritable « chasse à la romancière » débute alors, fascinant tout le pays. Lorsqu’elle est retrouvée dans un hôtel, elle affirme avoir complétement perdu la mémoire…La presse se déchaîne pour savoir ce qui s’est réellement passé, on parle même d’une disparition préparée minutieusement pour se faire de la publicité !!! Agatha a avoué bien plus tard dans ses mémoires que lassée par les infidélités de son mari, elle avait tenté de se suicider et l’accident l’avait rendue amnésique. A la suite de cet épisode, elle a développé une méfiance viscérale vis-à-vis des médias, refusant la plupart des demandes d’interviews ou d’articles, et n’aimant pas du tout prendre la parole en public. C’est le point de départ du récit d’une vie extraordinairement longue et riche, qui l’a menée partout dans le monde ou presque. Avec son 2e mari archéologue, elle a pu assouvir sa passion pour le Moyen-Orient. Mais on la découvre aussi surfeuse (dans les années 1920 !), passionnée de botanique, une femme d’affaires enfin qui a toujours su faire fructifier ses romans en les adaptant pour la radio, la presse, le cinéma ou le théâtre (une autre grande passion) et créant ainsi un véritable empire dont ses descendants sont toujours en partie actionnaires aujourd’hui. Agatha reste une des romancières les plus lues au monde et adaptées (il suffit de penser aux adaptations que Kenneth Branagh a réalisées et qu’il poursuit au cinéma). Quant à The Mousetrap (La souricière), c’est sa pièce de théâtre la plus connue (pas la meilleure selon Agatha, loin de là) et qui continue d’être jouée à Londres depuis…1952 !!! Agatha elle-même pensait lors de la 1ère représentation qu’elle durerait 6 mois tout au plus ! Une femme passionnante mais aussi des passages un peu longs comme par exemple la liste détaillée de ses prétendants avant qu’elle n’épouse son 1er mari. A part montrer les « rites » pour la jeune fille précédant le mariage dans la haute société britannique de l’entre-deux guerres, des traces de l’ancienne société victorienne, avec la fameuse cérémonie de l’« entrée dans le grand monde » (à laquelle sa fille Rosalind aura aussi droit), cette partie n’apporte pas grand-chose. Pour le reste un récit intéressant, beaucoup plus rapide évidemment après 1945, puisqu’Agatha avait déjà écrit tous ses meilleurs romans et qu’elle s’est ensuite ici contentée de gérer son œuvre en acceptant des adaptations : en 1974, elle a pu ainsi assister à la 1ère au cinéma du Crime de l’Orient Express réalisé par Sidney Lumet avant de mourir en 1976. Une auteure totalement hors-norme et n'entrant dans aucune case.

JOE-ROBERTS
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le 27 sept. 2024

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