Lorsqu'une petite fille interroge son grand-papa sur sa langue maternelle, celui-ci avoue avec tristesse ne plus se rappeler. Enfant, il fut enlevé à sa famille et placé dans un pensionnat, où on entreprit de couper la moindre racine culturelle en lui, jusqu'à le déposséder de sa propre langue. La petite fille lui revient plus tard avec un dictionnaire cri et ensemble, s'introduisent à la langue crie, mots par mots.
Son histoire, c'est celle de milliers de petits autochtones au Canada et au Québec, qu'on a spolié de leur fierté, de leur culture et de leur famille, dans le cadre d'une vaste tentative d'assimilation. Un traumatisme collectif qui tend à vouloir guérir de nos jours avec le travail des générations autochtones à réintégrer les langues et la culture des premières nations au sein des communautés, tout en œuvrant pour faire reconnaitre les préjudices vécus. Dans cette histoire, le message est clair: il incombera aux générations de se souvenir et de se soutenir.
La page avec l'illustration où le curé enferme les voix des enfants, symbolisés par des corbeaux, dans une cage, est particulièrement poignante et traduit à elle seule l'horreur de cette époque.
Les dessins sont très jolis, apportant une grande douceur sur un sujet lourd.
Un petit album à mettre dans toutes les bibliothèques, scolaires et privées!