Méfiez-vous de vos peluches
Le recueil s’ouvre sur la mise au ban de la société d’un homme à cause de son homonymie – et de sa ressemblance physique, pour ne rien gâcher – avec Marc Dutroux. Avec sa résolution, le ton est donné : une forme d’absurde propre à la société, tout en légèreté.
Au long des huit nouvelles du recueil, Nicolas Ancion déploie une écriture naïve au profit de personnages marginaux, entre Liège et Bruxelles. Mais si le style, très agréable, semble naïf, le propos ne l’est pas tant. Entre les thrillers pour peluches et les hommes aux abois, ou simplement désorientés par le monde, Ancion fait montre de pas mal d’imagination, d’humour parfois surréaliste (comme le prévient le titre) et toujours issu d’un décalage, et la plupart du temps d’un espoir plutôt mignon en filigrane (« Nettoyage à sec », « Tête de Turc », « La traversée de la place »). Comme d’autres au sein du recueil, ma nouvelle préférée (« L’affaire Smilodon ») est cependant féroce, mettant en scène le plan diabolique d’un improbable sociopathe – et on revient à l’inventivité de l’auteur.
« Les ours n’ont pas de problème de parking » est donc une chouette découverte qui me confirme l’impression que j’avais déjà eue d’Ancion via un ou deux de ses textes. Ça donne en tout cas envie de poursuivre la découverte.