Coucou, tu veux voir mon Reich ?

Ah que ça faisait longtemps que je ne m’étais pas envoyé une petite daube racoleusement putassière ! Mais si, vous savez, ces petits bouquins aux titres aguicheurs que la Fnac aime bien mettre en avant à son rayon Histoire, entre un livre « écrit » par un politicien célèbre sur un autre politicien célèbre et une énième thèse sur la montée de Daesh et la destruction de l’Occident !

Donc me voilà avec entre les mains cette petite perle historique sur les étonnantes histoires d’Hitler et ses potes. Bon, dès le début, ça part mal, l’ouvrage fait un peu moins de 240 pages et comprend quasiment 40 histoires étonnantes. En général, condenser autant d’histoires en si peu de pages, ce n’est jamais bon signe et ce n’est pas aidé par l’absence totale d’annexes et autres sources. Ce qui personnellement me pose problème quand il s’agit de chercher des personnages mentionnés dans l’ouvrage et quand surtout je ne trouve rien ou si peu sur les Internets. Le minimum en Histoire, c’est de pouvoir recouper les sources, c’est ennuyeux quand il est aussi difficile de le faire et ça l’est d’autant plus quand on évoque un sujet aussi riche en fantasmes que le Reich troisième du nom.

Autre problème lié à la petitesse du bousin, nous avons droit à des histoires étonnantes qui font moins d’une page. Je ne peux m’empêcher de citer l’histoire étonnante baptisée « Sally de l’Axe » qui, à vue de pif, remplit péniblement 2/3 de la page 167, ainsi que la suivante à la page 169 sur Lord Haw-Haw qui elle arrive triomphalement jusqu’en bas de son feuillet. Oui, l’œil averti se sera rendu compte qu’on passait de la page 167 à la 169 au niveau des histoires, c’est normal, l’auteur a jugé bon de mettre des photos entre certaines de ses anecdotes. Surement pour aérer son pavé mais là, on va s’arrêter tout de suite, je deviens médisant.

Venons-en aux histoires maintenant, si vous le voulez bien. Elles sont nulles, mais nulles mes amis. Entre celles archi-connues (et pas étonnantes) sur les derniers jours du Reich et la mégalomanie d’Hitler, on en trouve qui n’ont pas grand-chose à voir avec le IIIème Reich comme les sosies de Staline ou le fils renié de Mussolini. On n’échappe pas au graveleux avec des histoires de fesses réelles ou supposées et des romances ennuyeuses à mourir entre les huiles nazies. On glissera au milieu de tout ça quelques récits dignes d’intérêt mais, comme évoqué plutôt, difficile à vérifier.

Quelques mentions sur des cas hors concours comme l’anecdote annonçant qu’Himmler n’était pas respecté par les premiers SS et qui en fait se contente de retranscrire les dires du patron des Jeunesses hitlériennes sur la vie de couple tumultueuse d’Heinrich. La mort du fils ainé de Staline, dont il était de notoriété publique qu’il ne pouvait pas le blairer, contrairement à ce que laisse entendre l’auteur qui, en plus, ne se gêne pas pour mixer les différentes versions du décès en une seule. Enfin, celle qui clôt le bouquin et qui se contente d’énumérer les dégâts des bombardements sur l’Angleterre, l’Allemagne ainsi que le Japon et dont je cherche toujours ce qui est censé être source d’étonnement.

Verdict sans appel : cet ouvrage n’apprend quasiment rien qu’on ne sache déjà, ne source rien, arrange certains événements à sa sauce, se paye le luxe d’être fainéant malgré le ridicule de sa taille et va même jusqu’à se contenter de copier et coller des correspondances pour certaines de ses histoires étonnantes. À éviter, sauf si vous ne connaissez pas grand-chose au IIIème Reich, tout en faisant fi de la rigueur historique la plus élémentaire.