J’aurais probablement refermé ce livre peu après le début de la deuxième partie, vers la soixantième page, s’il ne m’avait été offert par un proche ; je me suis senti obligé d’aller jusqu’à la fin (quatre cent quarante pages). Quel pensum !
Le début de l’intrigue n’est pas inintéressant. Peter, un jeune allemand engagé dans l’armée française et craignant pour sa vie au moment de la déroute de mai 1940, usurpe l’identité d’un jeune soldat français mort à ses côtés. De curieuses circonstances vont l’amener à retrouver la famille de cet Alexandre dont il a pris le nom.
A partir de là, l’intrigue prend d’étranges directions et se perd dans d’inutiles détours et impasses. Il y est question de rivalités familiales, d’enfermement, de folie, d’emprisonnement, d’errances bizarres. Les « rêveuses », qui donnent le titre au roman, ne sont qu’un prétexte dont on comprend mal l’objectif ou l’intérêt. Le récit s’obscurcit progressivement dans tous les sens du terme. L’action se situe souvent la nuit, ou dans des lieux sombres, denses forêts, greniers obscurs, lieux en ruines, caves, souterrains, voire cercueils. Le cynisme, la brutalité et la mort sont omniprésents. Et on arrive ainsi - et enfin - à un dénouement des plus insipides.
De toute évidence, l’auteur cherche l’effet à travers la description terriblement détaillée des situations, parfois pittoresque cependant, et la caricature trop appuyée des personnages. Mais rien ne m’a convaincu. J’ai toutefois appris - dans les trois lignes de la postface – qu’en Moselle « au Ban-Saint-Jean, plus de vingt-mille prisonniers soviétiques reposent dans des tombes trop longtemps oubliées. » Tout ça pour ça ?