« Lettres à l’absente » de Patrick Poivre d’Arvor est un récit poignant et triste d'un père démuni face à sa fille malade. Cette maladie sadique qui emporte avec elle dans un tourbillon de mensonges les proches, l'amour, la légèreté pour ne laisser que l'angoisse, le désespoir et la mort. Assister à la descente aux enfers de sa fille, n’étant que le spectateur immobile d’un mal qui se répand en elle, grandit, étouffe et ne laisse la place qu’aux yeux vides, aux sourires faussés qui demandent tant d’efforts à faire. Tout devient vide, fumée, cauchemars et la vie n’a plus de saveur, rien ne rattache à la vie sauf la douleur intense, le plaisir grinçant de voir son corps s’amenuiser, se rétracter, n’être qu’os. Le père, impuissant, perd lui aussi du poids… Il va mal, son amour et sa crainte consomme sa vie. Quand Solenn pourra-t-elle revenir, quand pourra-t-il la voir? Va-t-elle bien? L’amour qu’il a pour elle ne cesse et grandit… « On n'a pas le droit d'aimer sa fille comme ça » lui écrit-il.
Ce livre se lit vite, trop vite peut-être, à la manière de la maladie qui enserre ses griffes, mais on a un aperçu solide de la situation, et l’empathie est grande pour le père, en désarroi, puis pour la fille, que l’on imagine dans la souffrance, à sa petite fenêtre, dans un lieu qui ne sait pas comment la sauver. On participe à la descente aux enfers, à un peu d’espoir, mais surtout à l’épais nuage d’incompréhensions face à cette maladie…
Mais ce livre est tout d’abord une très belle preuve d’amour d’un père à sa fille, et cela touche droit au coeur!
Je vous embrasse aussi fort que je peux et je vous insuffle tout mon courage!
P.S. : Après les accusations de son auteur, tout de suite on a moins envie de lire le livre... Mais je laisse ma critique car c'est un sujet important et qui me tient à coeur