Mérimée est mi-homme mi-Espagne. L’influence de nos voisins situés au sud des Pyrénées se ressent fortement dans son œuvre, bien évidemment dans Carmen, mais aussi dans d’autres nouvelles comme la très courte Perle de Tolède ou son adaptation de Don Juan.
Par ces lettres d’Espagne, il nous explique d’où nous vient cet attachement, nous détaillant la gastronomie ou l’hospitalité des Espagnols à travers des anecdotes depuis Madrid en passant par l’Andalousie et Valence.
Le passage sur la corrida est un vrai plaisir, le rythme est captivant et les descriptions sont bien écrites en plus d’être pertinentes. Et, point positif, il n’y a pas de parti pris, il décrit la corrida en tant que telle, avec son mélange inhérent de barbarie et de noblesse.
Ces lettres se lisent très vite, il serait dommage de passer à côté de ces témoignages depuis l’Espagne à travers la plume si efficace et concise du bon Prospère, qui nous livre ici la source majeure d’une partie non négligeable de ses inspirations romanesques, et nous partage la fascination que ce pays lui évoque, notamment via les thèmes qui lui sont chers à travers son œuvre (la sorcellerie, l’occultisme, la mort fantasmée, l’envoûtement féminin…)
Un morceau original et agréable du corpus de l’auteur.