Comment critiquer le féminisme actuel sans être taxé de fasciste, de réactionnaire ou de méchant droitiste. Comment critiquer le féminisme actuel sans être soupçonné de complaisance avec les violeurs ou les agresseurs sexuels. Enfin, comment critiquer le féminisme actuel sans craindre de se prendre un hashtag injuste qui vous collera à la peau pendant quelques années. Il était jusqu'alors impossible de critiquer le féminisme sans tout simplement être taxé de misogyne.
Puis on découvre l'ouvrage de Bérénice Levet et ses nombreux arguments, nuancés et mesurés, et on se dit "elle a osé !" Elle ne rejette en rien le féminisme "originel", celui qui était en quête d'égalité de droits et de devoirs. Elle concentre ses critiques sur le féminisme actuel, celui qui dit que l'homme est méchant et à abattre, qu'il est un violeur par nature, celui qui pense qu'un point médiant dans l'écriture inclusive instaurera la justice sociale.
Difficile alors de ne pas craindre qu'elle soit fustigée, menacée même par les adeptes de cette doctrine déviante qui a tout perdu de son héritage originel, méprisant le bon sens et la justice. Le féminisme est devenu dangereux et ségrégationniste, et c'est ce qui est dénoncé avec justesse dans ce livre.
Ce livre nous apprend que les femmes ne doivent pas avoir peur d'être femmes et que les hommes n'ont pas à avoir honte d'être hommes, que la femme n'est pas une malheureuse victime et que l'homme n'est pas un méchant bourreau. C'est un plaidoyer de nuance et de juste mesure.