Stéphanie Castillo-Soler aura réussi le prodige de faire d'un huis-clos en prison un roman feel-good !
L'intention de l'auteure, très perceptible dans le premier tiers du roman, de mettre en lumière les conditions pénitentiaires des jeunes, le droit à l'erreur, les craintes liées au brusque basculement de l'existence est plus que louable mais j'ai été surprise de constater dans la suite du récit que les coïncidences et les circonstances les plus improbables allaient finalement permettre à Romain et Laurent, jeunes codétenus, de transformer leur peine pénale pour homicide involontaire en réelle opportunité de vie.
A lire "Libres dans leur tête", on constate que les personnages principaux détenus le sont presque par erreur judiciaire, n'ayant pas vraiment voulu donner la mort mais s'étant seulement trouvés au mauvais endroit au mauvais moment. Ce parfum d'angélisme qui fait des reconnus coupables des victimes du destin m'a fait lever le sourcil. De même que le déroulement sans accrocs des événements m'a paru un peu simpliste, j'ai trouvé la trame un peu facile et manquant de profondeur.
Pourtant il y avait un vrai potentiel et certaines considérations auraient pu trouver leur chemin en moi si les personnages ne m'avaient pas semblé si archétypaux. J'ai terminé ma lecture en pensant : "Ok, donc finalement, c'est pas si mal d'aller en prison puisqu'on y trouve des potes pour la vie, une femme qui tombe amoureuse en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, l'épanouissement de ses talents, une philosophie de vie et la rédemption." Travaillant dans l'insertion des jeunes, j'ai vu un contraste entre ce roman et ma réalité terrain, ce qui m'a sans doute empêchée de m'y immerger complètement.