Ce roman traîne dans ma PAL depuis dix ans, fait inexplicable tant j'apprécie d'ordinaire les récits de navigation et de flibusterie. Mais si j'en juge à l'aune de ma déception, ceci s'explique sans doute par un mauvais pressentiment. Car, en effet, je fais partie des lecteurs déçus par "Long John Silver".
Pourquoi ?
Premièrement, je m'attendais à un récit d'aventures dans la veine de "L'île au trésor" de Stevenson. Or, il n'en est rien ici. le narrateur - Long John Silver himself - est un vieil homme, pirate à la jambe de bois "retraité" qui finit ses jours à Madagascar entouré de son harem. Il livre ses mémoires d'écumeur des mers et raconte les raisons qui l'ont conduit à une destinée aventureuse et risquée en mer. de ce fait, ses considérations philosophiques et sociologiques prennent largement le pas sur l'aventure en elle-même, plutôt très répétitive.
Ce roman est donc davantage une photographie d'une époque - d'un âge d'or ? - au réalisme renforcé par la rencontre avec l'auteur Daniel Defoe qui s'est longtemps consacré à l'historiographie de la flibuste et des "gentilhommes de fortune". Ce roman que j'attendais trépidant s'est donc surtout révélé instructif et au final ennuyeux.
Dommage, un rendez-vous manqué sur la place des grands hommes.