On s'attend à un livre sur Las Vegas ; on a droit, pour l'essentiel, à un récit autobiographique (quoique à ellipses et sans doute au moins en partie romancé) sur les WSOP des années 2005-2008, que couvre l'auteur, écrivain sans succès reconverti dans la presse poker (mieux vaut d'ailleurs s'y connaître pas trop mal pour suivre certains passages).
Ses premiers pas à la découverte de la « ville du vice » passent plutôt bien, mais les centaines de pages qui suivent se répètent beaucoup trop, sans jamais ni se plonger vraiment profondément dans les racines et les mécanismes du mythe, ni donner lieu à des aventures de nature à scotcher le lecteur.
On a bien droit au passage à quelques miettes d'histoire des lieux et à une poignée d'anecdotes, et certains moments amènent un peu d'air frais (les pages sur Vegoose, le festival de musique, et sur Halloween sont peut-être les meilleures), mais le temps passé à relater les changements, d'une année sur l'autre, dans les rouages et les équipes des médias spécialisés poker est totalement disproportionné.
Bref, on s'attend à de la littérature disséquant un mythe de la civilisation US, on a droit à une espèce de compil' de compte-rendus gentiment trashy et sans beaucoup de style, qui s'étalent trop souvent sur des détails sans intérêt voire, notamment dans les derniers chapitres, tirent franchement à la ligne. Ça se veut dans la lignée d'Hunter S. Thompson, ç'en est très loin.