Hey Lou, take a walk on the wild side…
27 Octobre 2013, Lewis Alan « Lou » Reed s’éteint à l’âge de 71 ans, lui qui fut fondateur du Velvet Underground, avant-garde, poète et précurseur de divers courants musicaux tels le punk.
Dans mon cas, c’est d’abord musicalement qu’il m’a fortement marqué, avec le Velvet Underground (notamment « Velvet Underground & Nico » et « Loaded »), ainsi que ses début en solo avec notamment « Berlin », « Transformers », « Sally Can’t Dance » et ses deux lives (« Rock’n Roll Animal » et « Lou Reed Live ») au milieu des années 1970, puis le personnage m’intrigua peu à peu, notamment en découvrant quelques-unes de ses paroles et l’atmosphère parfois très sombre traversant quelques-uns de ses albums. C’est donc à sa mort que je me lance dans la lecture de cette biographie signé par le journaliste Bruno Blum qui couvre de son enfance jusqu’au début des années 2000.
Et en suivant son parcours chronologiquement, il nous passionne tout le long pour cette vie sombre qu’aura eu Lou Reed. Intelligemment, il nous raconte ce personnage à travers ses albums et ses textes souvent autobiographique et très sombre. L’ensemble est écrit avec une grande justesse, toujours avec un certain recul et abordant sans concession sa vie, de sa jeunesse où il dut notamment subir d’épouvantables traitements aux électrochocs à l’âge de 17 ans (qu’il raconte durement dans l’excellent « Kill Your Sons » : http://www.youtube.com/watch?v=hvECLtFwNmM) pour le « soigner » de ses tendances homosexuelles, jusqu’à ses périodes de rédemptions en passant par ses années New-Yorkaises marquées par la drogue, le travestissements ou encore les prostituées. Rarement heureux, il sombra souvent dans divers lentes autodestructions et on ressent ce malaise parfois malsain dans ses chansons.
Une biographie passionnante et très dure, abordant ce personnage sans tentative de jugements et avec assez de recul pour laisser le lecteur s’immerger dans sa vie à travers des anecdotes, interviews mais surtout sa musique et ses paroles.
Un livre que je ne peux que fortement conseiller, un livre qui en plus de m’avoir passionné, m’a aussi bouleversé. Malgré une fin de carrière musicale en demie teinte (mais avec quelques très bonnes choses comme « New York » voire « Ecstasy) mais toujours avec des prises de risques comme cet album-concept « The Raven », inspiré par l’œuvre de Edgar Allan Poe, Lou Reed passionne et intrigue toujours et c’est d’un œil nouveau que je redécouvrirais ses textes et ses albums.
R.I.P. Lou Reed