Loup y es-tu ? par Stellabloggeuse
Dans ce roman, Henri Courtade met en scène le monde actuel. Mais derrière les grands évènements de ce monde, derrière les guerres et les grandes catastrophes, se cachent les monstres et sorcières de contes de fées. Mais l’équilibre règne encore grâce à la présence sur terre des héroïnes de contes de fées : Cendrillon, La Belle au Bois Dormant, Blanche Neige et le Petit Chaperon Rouge. Mais ces jeunes femmes sont en danger, traquées par une ennemie de plus en plus puissante. Parviendront-elles à l’arrêter à temps ?
J’ai tout simplement adoré cette réinterprétation des contes, la manière dont l’auteur les inscrit dans le quotidien, dont il s’en sert pour expliquer le monde d’aujourd’hui. Le tout est très cohérent, le lecteur y croit vraiment. Il donne également une nouvelle dimension aux contes originels, comme si la version que nous connaissions jusqu’à maintenant était la fausse. Ainsi, le conte s’insère à merveille dans le quotidien, et l’un se nourrit de l’autre.
Du côté des personnages, j’ai beaucoup aimé celui d’Albe, qui incarne Blanche-Neige. Elle est attachante, fragile, et déterminée. J’ai eu plus de mal avec Virginia, le Petit Chaperon rouge. Elle est moins humaines, plus détachée du quotidien. Mais les personnages les plus réussis, sans trop en dire, ce sont les « méchants » de l’histoire.
J’ai également apprécié la manière dont Henri Courtade mène son récit, avec une alternance passé/présent qui nous éclaire peu à peu sur l’identité et le vécu des personnages, nous donnant les clés de compréhension de l’histoire une à une. Et surtout, la fin m’a beaucoup plu, j’ai aimé la manière dont l’auteur nous laisse en quelque sorte libre de croire ce que l’on veut. Enfin, le tout est raconté un certain humour, Henri Courtade s’amusant avec les codes des contes de fée pour notre plus grand bonheur.
Après ces éloges, je n’ai que peu de bémols à apporter. J’ai évoqué la froideur du personnage de Viriginia, mais cette dernière est compréhensible au vu de l'histoire. Le seul moment que je n’ai pas aimé dans l’histoire, c’est lorsque (pour ceux qui l’ont lu) deux des personnages se trouvent en Amérique du Sud et évoquent les raisons de l’influence d’Hitler sur les gens, les responsabilités de chacun dans la Seconde Guerre mondiale : ce passage faisait vraiment « cours d’histoire », et non un véritable dialogue. C’est le seul moment où je n’ai pas cru à ce que racontait l’auteur.
En ce qui concerne le style, globalement, j’ai aimé, même si quelques expressions ou anglicismes m’ont parfois fait froncer les sourcils. Mais malgré cet ensemble de petites réserves, le livre m’a emportée. Cet emportement, combiné à l’originalité de l’histoire, en fait un beau coup de cœur de l’année 2011. Pas mon livre favori de l’année, mais pas loin.
Lisez-le vite, et débusquez le Loup dans votre quotidien !
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