Avec Lundi mélancolie, Nicci Gerrard et Sean French innovent. Le style, bien sûr, n’est pas nouveau. On reste dans le domaine du thriller, de l’enquête à rebondissements, toujours aussi bien menée, dans un style toujours aussi incisif, au suspense toujours aussi haletant. Nicci & French sont et restent des virtuoses dans leur art.
Ce qui est nouveau, c’est que Lundi mélancolie marque l’ouverture d’une série. Nous aurons donc plusieurs épisodes pour creuser en profondeur (ou pas ?) ces protagonistes mystérieux qui nous suivront au fil des récits. Tout tourne autour de l’intraitable Frieda Klein. Psychanalyste efficace et extrêmement intelligente, elle compartimente tellement bien ses vies qu’elle frôle la psychorigidité. Quel traumatisme a pu la pousser à une telle raideur ? C’est ce que j’espère découvrir au fil des volumes. Dans son sillage, des hommes : l’inspecteur Karlsson, avec qui elle va collaborer ; Josef, l’homme à tout faire ukrainien, d’une droiture irréprochable – ou presque ; Reuben, son mentor dans le métier de la psychanalyse. Et aussi des femmes : Chloë, sa nièce en crise d’adolescence, et Olivia, sa belle-sœur désorganisée et paumée. Voilà pour la trame de fond.
Quant au contenu même de cette enquête, il pourrait n’être qu’épisodique s’il n’ouvrait pas la porte aux futurs épisodes. Frieda reçoit en consultation Alan, un patient très doux, mais très triste de ne pouvoir concevoir d’enfant. Et Alan rêve d’un enfant qui lui ressemblerait. Cependant, malgré sa gentillesse, Alan semble fragile. Alors, quand un petit garçon, qui ressemble étrangement à celui dont Alan rêve, disparaît à la sortie de l’école, Frieda doute. D’elle-même, de son patient, de la conduite à tenir. Et elle enquête, outrepassant ses propres règles de conduite.
En dire plus serait spoiler. Ce thriller se dévore d’une traite. Et on attend la suite avec impatience…