La courte (216 pages) mais intense confession intimiste d’Alexandre Jardin représente tout ce qu’il n’a pas su dire à sa mère (toujours en vie), fantasque et libérée.
Au fil des pages, on y découvre des anecdotes familiales sur plusieurs générations. Ne connaissant pas la biographie d’Alexandre Jardin, j’ai totalement découvert son itinéraire de vie. A de nombreuses reprises, j’ai eu l’impression que sa famille et lui avaient vécu plusieurs vies en une seule (tel l’arrière-grand-père qui était en compagnie de Jean Jaurès lors de l’attentat au café du Croissant – le grand-père, directeur de cabinet de Laval, lors de la rafle du Vel’ D’Hiv’ – les amants Claude Sautet ou Pierre Caro, ce dernier ayant patienté plus de trente ans avant de pouvoir épouser sa bien-aimée,…).
Hurlant l’amour qu’il porte à sa truculente mère (Stéphane, Fanou pour les intimes), l’écrivain décide de le faire tant qu’elle est encore de ce monde (81 ans à l’écriture du livre), tout en ne sachant pas si elle lira un jour cette lettre de confessions.J’avoue, qu’à certains moments, j’ai eu l’impression que le caractère totalement libéré de sa mère, a dû faire grandir l’auteur, celui-ci se faisant seul, mis de côté par sa mère qu’il admire pourtant tant alors qu’elle préférait vivre sa vie à 100%, pour elle et elle seule.
Même si d’un côté, on ne peut être qu’admiratif par cette flamboyante, on se rend aussi vite compte du caractère “égoïste” de cette avant-gardiste.
Cet ode à l’amour maternel m’a permis de révéler une part d’Alexandre Jardin, ce qui m’a donné l’envie de découvrir ses autres écrits auto-biographiques.