Reason to breathe... when you finally close the book !

Reason to Breathe nous fait quand même bien souffler fort tant il souffre d'une 1ère partie insupportable et relativement médiocre.
J'ai presque eu l'impression de lire une espèce de réécriture de Twilight, sauf que là, ce n'est pas Edward/Evan-le-richou-aux-parents-bizarrement-acceuillants qui cache un secret, mais Bella/Emma-qui-répéte-à-qui-veut-l'entendre-(Evan)-qu'elle-n'est-pas-intéressante.
Le fait est que :

• L' "éternel sourire insupportable" d'Evan l'est effectivement : y a avait-il vraiment besoin de reprendre cette expression une bonne centaine de fois ?
• Ce même sourire et son propriétaire exaspèrent Emma au point qu'elle ressent une violente colère bouillonner en elle - alors que "d'habitude elle se maîtrise, mais lui il est vraiment différent comme garçon, oh là là" - et qu'elle lui parle comme à un chien pendant un bon quart du livre.
• Et croyez-vous que le bel Evan qui passe son temps à se faire envoyer bouler en prenne ombrage ? Que nenni, il ne lâche pas l'affaire et se contente de faire risette avec cet éternel sourire hypeeer mystérieux au cours des très nombreuses fois où il croise Emma par hasard (oh bah dis donc quel hasard !)
• Mais pourquoi ne renonce-t-il pas, me demandez-vous ? Parce qu'il adore poser des questions à Emma, pour "mieux la connaître". Ce à quoi elle répond invariablement qu'elle "n'est pas si intéressante que ça, je t'assure."
• Nos chers deux protagonistes principaux vont donc jouer à "Je t'aime moi non plus" pendant une bonne partie du livre. Sara, la meilleure amie d'Emma, va ainsi pouvoir demander sans arrêt "Il t'a embrassée ???!!!!!" de façon à peu près aussi modérée et supportable qu'un marteau-piqueur en rut. Ce à quoi Emma se fera un plaisir de répondre inlassablement (pour notre plus grande joie) un bon milliard de fois que "On est juste amis !".
• Ils sont d'ailleurs tellement "juste amis" que chaque mot sortant de la bouche d'Evan fait violemment rougir Emma. Sans compter qu'à chaque contact physique avec le bel éphèbe, Emma ne s'en remet pas : la pauvre est tellement chamboulée qu'elle manque de lui défaillir dessus. Et chaque fois qu'elle frôle son amour, elle frôle également la crise cardiaque.

C'est bon, je me suis défoulée... pfiouuu

Concernant le reste, disons la "2e partie", l'histoire est très correcte. Les violentes réticences d'Emma à faire entrer Evan dans sa vie sont dues aux mauvais traitements que lui inflige sa tante chez qui elle vit. Elle ne veut pas lui mentir, ni bien sûr tout lui dire, pour épargner ses deux petits cousins, et c'est tout à son honneur. On se rend bien compte du courage d'Emma, qui supporte un enfer quotidien sans broncher. Heureusement, vers la fin, elle finit par plus ou moins réagir.
Vers la fin justement, les évènements (et le rythme) s'accélèrent dangereusement : je n'avais plus envie de lâcher le livre.

Un bilan mitigé donc, mais si l'on passe sur les quelques maladresses et le début un peu écœurant, ce fut une lecture plutôt agréable, sinon intéressante. Je lirai les tomes 2 et 3 afin de connaître le fin mot de l'histoire...