Quand un petit garçon lance accidentellement sa balle dans la vitre de l'appartement de madame Grisemine, aînée à l'existence morne et solitaire, c'est le début d'une nouvelle relation entre un jeune qui n'a plus de grand-mère et une aîné qui n'a pas d'enfants. Une petite histoire intergénérationnelle, en somme.
C'était troublant de voir "madame Grisemine" lorsque le jeune garçon arrive à sa porte, bouquet de fleurs à la mains, dans l'espoir de se faire pardonner son geste regretté, parce que ce qu'on comprend, c'est qu'elle ignore comment réagir. Un peu comme si sa solitude prolongée l'avais déshabituée aux rapports humains. Ce phénomène est on ne peu plus réel, quoi que peut-être pas si extrême. Avec la société vieillissante et trop nombreuse proportionnellement aux plus jeunes, invariablement, on observe une hausse des aînés souffrants de solitude. Leur existence devient terne et même leur apparence ne leur importe plus, à l'instar de madame Minegrise.
Dans les livres jeunesse, les aînés occupent souvent l'espace des jeunes via leur filiation directe ( des grand-parents, donc). C'est donc bien de voir qu'ils peuvent aussi l'occuper comme une figure de voisinage avec qui partager des jeux extérieurs. Ça fait différent.
J'ai aimé ce jeune garçon poli et serviable, qui ironiquement se fait traité de "petit chenapan" par Madame Minegrise. D'abord, il offre des fleurs qu'il a cueilli. Puis il offre de dédommager la vielle dame pour sa vitre brisée, pour finalement passer le balais là où le verre jonche le sol. Eh ben! Débrouillard et bien élevé ce garçon!
Oui cette histoire et simple et idéaliste, mais ça m'a fait chaud au cœur parce que je suis de ceux qui croit à la beauté des échanges intergénérationnels. Et les dessins sont agréables à l’œil!