Freud où es-tu? On a besoin de toi.
Voilà une nouvelle œuvre dans l'univers de Warhammer (le joyeux monde de Games Workshop dans lequel de nombreux joueurs ont passé de nombreuses heures à jouer et à dézinguer leur compte en banque). Mais cette fois, point question de beaux héros à l'armure luisante et à la coiffure impeccable puisqu'il s'agira ici de remonter aux racines du mal qui ronge le coeur des hauts-elfes: les elfes noirs et leur basculement dans le Mal.
Malékith est un elfe de haute lignée: fils du premier roi phénix Aenarion (sorte de gros bourrin capable de trucider les princes démons par paquets de 12) et de Morathi (elfe plus bombasse que les autres elfes de sexe féminin et adepte über puissante de la magie de combat). Alors que celui-ci avait des prétentions sur le trône d'Ulthuan, les nobles locaux lui refusent ce plaisir, plus aspirés par la paix et une vie tranquille de seigneur (ne rien glander et taper sur les gueux) que par l'esprit velléitaire du rejeton d'un guerrier. Si maman Morathi est quelque peu chafouine de cette décision, Malékith assure à tous qu'il comprend cette décision et s'en va joyeusement gambader à travers le monde.
Schizophrène. Voilà le mot qui résume assez bien l'esprit du notre héros (Malékith donc) et du roman. Car, suspense insoutenable... Malékith a en fait grave les bouboules d'avoir été écarté du trône. Mais ça tout le monde l'ignore même l'auteur, qui va nous balader pendant plus d'une centaine de page avant de nous avouer l'horrible vérité. Malékith n'est donc en fait qu'un vil faquin prêt à tout pour s'arroger la couronne de roi Phénix. Ignorant cette face de sa personnalité, il va donc arpenter le monde pendant toute la première partie du roman, s'adonnant à la chasse aux objets magiques (Malékith version Indianna Joes), après avoir été faire copain/copain avec les nains (Malékith version ambassadeur ferrero rocher) tout en tapant au passage sur le pif aux orcs, aux hommes-bêtes et au démon (histoire de rappeler au lecteur, et futur joueur de warhammer, qu'il existe diverses armées dans la gamme de figurines Games Workshop)
Comment Malékith devient-il ce bad guy ultra connu de l'univers de Warhammer? En fait on ne sait pas trop. Certains avancent l'idée qu'il aurait succombé à l'influence néfaste de sa mère (truie pourpre alors vendue aux dieux du chaos), d'autres émettent l'hypothèse d'un complexe d'infériorité envers Bel-Shaanar (l'actuel roi phénix au début du roman) Nul ne le sait et l'auteur semble également être dans le même cas que nous. Or il m'avait semblé, en lisant la quatrième de couverture, que l'on allait en apprendre un peu plus sir l'origine des elfes et de leur sanglante guerre civile) Bizarre...
Intrigue zéro donc. Les grandes batailles épiques sont relativement rares mais cela peut se comprendre: après tout on assiste surtout à l'ascension d'un vrai vilain, qui va tisser son réseau dans l'ombre avant de frapper dans le dos. Ok. Il n'empêche que l'on s'ennuie ferme lors de promet opus de "La déchirure". Rien de bien excitant, un environnement assez "pauvre" (tant dans sa description que dans la découverte de nouveaux lieux) et une histoire déjà connu des amateurs de Warhammer. Pour les non-initiés, je ne peux que vous conseiller d'éviter comme la peste ce roman qui ne vous apprendra rien de particulier et, au contraire, vous laissera mille questions en tête.
Si l'écriture est correcte sans être exceptionnelle, on pourra se passer aisément de cette lecture et passer directement au tome 2 de cette série qui relève un peu le niveau.