Arthur Bernède fait partie de ces écrivains populaires français totalement oubliés aujourd'hui, ou à peu près. Pourtant père de plus de deux cents romans, on peut ainsi juger de l'injustice et de la partialité de la déesse Notoriété.
Parmi cette prolifique production figure en bonne place "Mandrin", une biographie romancée du grand contrebandier du Dauphiné qui sema un désordre criminel dans les affaires du royaume vers 1750. Héros populaire digne de siéger à la droite de Robin des Bois pour les uns, perturbateur de l'ordre public qui n'a pas volé son exécution sur la roue à Valence pour les autres, Louis Mandrin est le type même du personnage de roman à la Dumas. Et c'est donc "à la Dumas" qu'Arthur Bernède traite son récit : chapitres courts et rebondissements incessants.
Aventures, amours, complots, trahisons, faveurs royales, souterrains, curés complices, belles délaissées ou adorées, un brin d'humour, bref, tout y est... pour mon plus grand bonheur de lectrice ! Le XVIIIème siècle étant un siècle de mutations et de révoltes que j'affectionne tout particulièrement, il se prête à merveille comme décor des tribulations d'un gentilhomme-voleur rebelle et cependant chevaleresque.
Lecture divertissante plus qu'érudite, "Mandrin" régalera tous les amoureux du genre et les lecteurs sensibles au charme d'une belle plume imaginée et romantique.