Deuxième volet d'une série qui comptera quatre ouvrages indépendants (bien que certains personnages apparaîtront en fil conducteur dans chaque roman) retraçant l'histoire du jazz et de la mafia pendant cinquante ans au XXe siècle, Mascarade m'a bluffé ! Dixit l'auteur, chacune des parties présente une ville, une décennie, un morceau, une saison, un thème et une condition météorologique différente. Ce second ouvrage nous transporte donc à Chicago au cœur de l'été 1928, en pleine prohibition, lorsque le célèbre Al Capone régnait en maître sur la ville alors considérée comme la capitale du crime organisé. C'est dans cette ville gangrenée par la criminalité que débarque, dans le prologue du récit situé en 1922, Louis Armstrong en provenance de sa Nouvelle-Orléans natale ; Louis Armstrong est un personnage très secondaire de l'intrigue, mais ce prologue se justifie afin de faire le lien avec Carnaval, le premier ouvrage de la tétralogie qui se déroulait en 1919 à la Nouvelle-Orléans et où apparaissait déjà le célèbre trompettiste de jazz.
L'intrigue de Mascarade tourne autour de deux affaires criminelles. La première est la disparition d'une jeune femme appartenant à l'une des plus éminentes famille de la ville, disparition sur laquelle enquêtent Michael Talbot et Ida Davies, deux détectives privés engagés par la mère de la disparue. La seconde est le meurtre d'un gangster blanc perpétré en plein cœur du quartier noir de la ville, meurtre semblant lié à une tentative d'assassinat par empoissonnement dont a été victime Al Capone peu de temps avant. Et le parrain de la pègre de Chicago est prêt à tout pour trouver celui ou ceux qui ont osé attenter à sa vie.
Malgré quelques libertés prises avec l'Histoire, libertés que l'auteur dénombre et justifie à la fin de son ouvrage, Ray Celestin amalgame à la perfection faits réels et faits romanesques pour nous livrer un roman passionnant qui nous plonge avec délectation dans cette période de l'histoire des États-Unis objet de nombreux fantasmes, comme le prouve la multitude d’œuvres de fiction qui s'en sont inspirée, notamment au cinéma – l'exemple le plus récent étant le dernier film de Ben Affleck, Live by night, sorti il y a quelques semaines à peine.
Grâce à un vocabulaire riche et varié, à un sens de la narration certain, et à des descriptions de situations confinant au sublime – du grand art ! –, Mascarade m'a passionné. Vivement la sortie du troisième volet ! En attendant, je fonce lire Carnaval qui était passé entre les mailles de mes filets.