Mateo
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Mateo

livre de Antoine Bello ()

Je déteste le sport. Absolument et totalement. J’en fais un peu pour me maintenir en forme et, si ce n’est plus autant une torture que dans mon enfance, c’est que je suis très forte pour évacuer les mauvaises sensations et user de la méthode Coué. « Je vais bien, tout va bien, je suis gaie, tout me plaît, je ne suis pas au milieu d’une piscine en maillot de bain, personne ne me regarde ».

J’adore Antoine Bello. Je ne vous en ai jamais parlé parce que je suis effroyablement méchante et que j’aime vous laisser dans l’ignorance de chefs-d’œuvre de la littérature, ou alors parce que je les ai lus avant d’ouvrir le blog et pas relus depuis, malgré mon envie par moments. Mais hop hop hop, le challenge de PÀL est là et je ne peux pas me permettre de relire des bouquins alors que je dois vider cette punaise de pile! (tu parles, je lis ce que je veux et celui qui m’embête je lui mords l’œil, mais bon, on a son petit orgueil, on aimerait bien avoir une médaille d’or…).

Bref, un auteur adoré qui parle d’un thème détesté, c’était touchy dès le début. Sachant qu’en plus je n’avais pas trouvé extraordinaire le dernier texte de l’auteur adoré, on partait plutôt mal. Et au final on ne s’est pas trop mal rétabli. Je n’ai pas adoré ce texte, mais je n’ai pas détesté non plus. On dira qu’il ne m’a fait ni chaud ni froid. Il parle de foot tout du long, d’une équipe, d’une gloire montante, du championnat universitaire (je ne savais même pas qu’il y en avait un en France). Je comprends bien les valeurs que Bello a voulu faire passer, le côté sacrifice pour l’équipe, ténacité, dépassement de soi, mais franchement… J’ai été loin d’être aussi emballée que pour Les Falsificateurs et Les Éclaireurs, que je n’arrivais pas à lâcher et qui n’ont supporté aucune interruption entre eux deux (heureusement qu’il y a des librairies ouvertes le dimanche à Paris).

Matéo m’a saoulée. Il m’a rappelé les gamins forts en sport à l’école et qui ne comprenaient pas qu’on ne puisse pas aimer ça, et en plus préférer bouquiner. Il n’a pas les doutes et les failles d’un Henry dans l’Art du Jeu qui font que ce dernier est touchant et attachant. Matéo, on ne s’attache pas à lui, on se demande même comment est-ce que ses coéquipiers le supportent, comment est-ce qu’il fait pour avoir une petite amie, comment est-ce que sa mère ne lui colle pas une beigne.

On est pris dans l’aventure parce que, il ne faut pas le nier, c’est plutôt bien écrit et c’est entraînant. Forcément, quand on nous explique les tenants et les aboutissants d’une victoire en championnat, on a envie que l’équipe gagne. Mais je ne m’y connais pas assez en foot pour avoir savouré les interminables récits de matchs, les précisions techniques, les paragraphes de comparaison entre le 4-4-2 et le 4-3-3.

Je ne sais pas si c’est à réserver aux fans de foot, j’ai quand même sacrément l’impression. En tout cas, moi, ça ne me laisse pas un souvenir impérissable.
Ninaintherain
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le 1 févr. 2013

Modifiée

le 1 févr. 2013

Critique lue 213 fois

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