Mateo
6
Mateo

livre de Antoine Bello ()

La surprise est de taille. Voir l'auteur des Eclaireurs et des Falsificateurs consacrer un roman au monde du football, on ne s'y attendait vraiment pas. Deuxième étonnement : dans Mateo, Antoine Bello s'attache aux pas d'un jeune surdoué qui, au lieu de répondre aux sirènes des plus grands clubs, va "perdre son temps" dans la jungle du football universitaire. Autant le dire d'emblée, quand on a Manchester United ou le Real Madrid qui vous contacte et vous propose des émoluments à faire pâlir d'envie un patron du CAC 40, on n'hésite pas très longtemps. Acceptons donc en maugréant le postulat de départ et suivons l'auteur dans sa description minutieuse de l'itinéraire de ce Mateo, enfant de la balle gâté et buté, qui n'en a cure de gâcher son talent puisqu'il a en lui une quête obsessionnelle. La description de la vie de groupe, microcosme agité de toutes parts, ne manque pas de sel. Quant aux compte-rendus de matches, ils sont très visuels dans un style sobre et efficace. Au demeurant, le personnage de Mateo n'est guère sympathique et Bello a beau s'escrimer à essayer de nous faire comprendre ses motivations, il est souvent hors jeu. Bien que plaisant et rondement joué, le livre est agaçant par d'autres aspects. Notamment celui du Name dropping. Il ne se passe pas une seule page sans que l'auteur n'évoque quelques grandes figures du ballon rond, de Cruijff à Messi, en passant par Beckenbauer, sans oublier quelques entraîneurs pour faire bonne mesure. Un autre côté, invraisemblable, est la façon dont Mateo devient peu à peu expert ès stratégie au point de devenir une sorte d'entraîneur adjoint de sa petite équipe. A 18 ans ! Passons. Il est douteux, quoi qu'il en soit, que le livre puisse plaire à ceux que le sport indiffère. Les amateurs suivront la destinée de ce Zidane en herbe avec un certain intérêt, cherchant voluptueusement une quelconque erreur d'histoire footballistique. Il y en a une tout de même : Xabi Alonso, contrairement à ce qu'écrit Bello, n'est pas un joueur du du Barça mais du Real. Sans doute une confusion avec Xavi qui lui, joue bien en Catalogne. Cette erreur mise en part, rien à dire sur la documentation et/ou culture du romancier. Elle n'est jamais prise en défaut.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Créée

le 26 avr. 2017

Critique lue 202 fois

1 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 202 fois

1

D'autres avis sur Mateo

Mateo
Cinephile-doux
6

Zidane en herbe

La surprise est de taille. Voir l'auteur des Eclaireurs et des Falsificateurs consacrer un roman au monde du football, on ne s'y attendait vraiment pas. Deuxième étonnement : dans Mateo, Antoine...

le 26 avr. 2017

1 j'aime

Mateo
jp_ontour
6

Le cadre s'est dérobé sous son pied !

Le début est plaisant, le style très sobre de l'auteur va droit aux personnages, pose vite et bien le cadre, comme d'habitude avec Antoine Bello. Cependant, je n'ai apprécié "Matéo" autant que ses...

le 8 juil. 2013

Mateo
ALIQUIS
7

Critique de Mateo par ALIQUIS

Antoine Bello est un auteur intéressant. IL capte très facilement son lecteur alors que son écriture est très basique, sans grande recherche stylistique, sans phrases fortes. Et pourtant, le livre...

le 23 mai 2013

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13