Zidane en herbe
La surprise est de taille. Voir l'auteur des Eclaireurs et des Falsificateurs consacrer un roman au monde du football, on ne s'y attendait vraiment pas. Deuxième étonnement : dans Mateo, Antoine...
le 26 avr. 2017
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La surprise est de taille. Voir l'auteur des Eclaireurs et des Falsificateurs consacrer un roman au monde du football, on ne s'y attendait vraiment pas. Deuxième étonnement : dans Mateo, Antoine Bello s'attache aux pas d'un jeune surdoué qui, au lieu de répondre aux sirènes des plus grands clubs, va "perdre son temps" dans la jungle du football universitaire. Autant le dire d'emblée, quand on a Manchester United ou le Real Madrid qui vous contacte et vous propose des émoluments à faire pâlir d'envie un patron du CAC 40, on n'hésite pas très longtemps. Acceptons donc en maugréant le postulat de départ et suivons l'auteur dans sa description minutieuse de l'itinéraire de ce Mateo, enfant de la balle gâté et buté, qui n'en a cure de gâcher son talent puisqu'il a en lui une quête obsessionnelle. La description de la vie de groupe, microcosme agité de toutes parts, ne manque pas de sel. Quant aux compte-rendus de matches, ils sont très visuels dans un style sobre et efficace. Au demeurant, le personnage de Mateo n'est guère sympathique et Bello a beau s'escrimer à essayer de nous faire comprendre ses motivations, il est souvent hors jeu. Bien que plaisant et rondement joué, le livre est agaçant par d'autres aspects. Notamment celui du Name dropping. Il ne se passe pas une seule page sans que l'auteur n'évoque quelques grandes figures du ballon rond, de Cruijff à Messi, en passant par Beckenbauer, sans oublier quelques entraîneurs pour faire bonne mesure. Un autre côté, invraisemblable, est la façon dont Mateo devient peu à peu expert ès stratégie au point de devenir une sorte d'entraîneur adjoint de sa petite équipe. A 18 ans ! Passons. Il est douteux, quoi qu'il en soit, que le livre puisse plaire à ceux que le sport indiffère. Les amateurs suivront la destinée de ce Zidane en herbe avec un certain intérêt, cherchant voluptueusement une quelconque erreur d'histoire footballistique. Il y en a une tout de même : Xabi Alonso, contrairement à ce qu'écrit Bello, n'est pas un joueur du du Barça mais du Real. Sans doute une confusion avec Xavi qui lui, joue bien en Catalogne. Cette erreur mise en part, rien à dire sur la documentation et/ou culture du romancier. Elle n'est jamais prise en défaut.
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le 26 avr. 2017
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