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Vingt-cinq brefs récits qui s’enchaînent en suivant l’ordre alphabétique du nom de leur personnage principal, suivis d’un vingt-sixième qui n’est qu’un titre dans la table des matières, et d’une postface sous forme de trente-quatre « notes » : la structure de Matteo a perdu son emploi et son titre déroutant semblent deux arbres qui cachent la jungle. Des photos de mannequins – pas les gens, hein, les grosses poupées – entrecoupent par ailleurs la succession des récits, sur la première page desquels elles s’additionnent. On trouve aussi dans Matteo a perdu son emploi un tableau de Mendeleïev où des métropoles remplacent les éléments chimiques. Gonçalo M. Tavares, peut-être parce qu’il est épistémologue – et qu’il ne faut confondre ni avec Julio Tavares, qui est presque footballeur, ni avec Gomez et Tavarès, qui n’est pas un film –, ajoute à sa fiction le commentaire de sa fiction, et le commentaire du commentaire, à moins que le commentaire ne soit la véritable fiction.
Oui, c’est le bordel. Oui, ce bordel est méthodiquement organisé. Et non, les « notes » ne sont pas plus explicatives que le reste. Ou alors c’est « le dessin d’un fou », si « le dessin d’un fou, voilà ce qu’est le labyrinthe » (note 10, p. 167). Et puisque « Dans le fond, le labyrinthe n’a rien à voir avec l’espace ; c’est plutôt qu’il brouille notre perception du temps : on pensait être adulte et voilà ce qu’on est à présent : petit et bien bête, à tourner en rond. » (note 14, p. 171), Matteo a perdu son emploi m’a paru ressembler à ces mécanismes en miniature dans lesquels une pression sur une ficelle libère une bille qui en tombant sur une bascule lance une autre bille, laquelle tombe dans un seau dont le chute actionne une poulie qui par contrepoids déclenche un ressort qui relance une bille, etc. C’est intelligent, sérieux sans que ça se prenne au sérieux, beau d’ingéniosité, gratuit comme les jeux d’enfants et inutile comme la littérature.

Alcofribas
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le 27 oct. 2016

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