Une belle réussite
Que c'est beau le talent! C'est l'impression qui me revenait souvent à la lecture de ce roman de Samantha Bailly. Métamorphoses peut être lu pour lui-même mais il est important de signaler qu'il...
le 10 déc. 2016
1 j'aime
Que c'est beau le talent! C'est l'impression qui me revenait souvent à la lecture de ce roman de Samantha Bailly.
Métamorphoses peut être lu pour lui-même mais il est important de signaler qu'il s'agit d'une préquelle à Oraisons, le premier roman de l'auteure: les deux romans gagnent en effet à être lus dans la foulée, et si possible dans leur ordre de parution (c'est-à-dire la préquelle en dernier). Je m'en vais m'en expliquer plus tard.
Commençons par l'essentiel: Métamorphoses est un beau et ample roman qui déploie des personnages profonds et fouillés. On y retrouve avec grand plaisir les qualités d'Oraisons, un univers riche, une intrigue complexe mais simple à suivre, des personnages travaillés dont les relations sont particulièrement bien traitées. Le petit plus consiste en une écriture toujours aussi claire et fluide mais plus fine: les maladresses et commodités ont quasiment disparu et l'on glane souvent le long des chapitres des phrases bien senties qui sonnent particulièrement juste.
Le personnage de Sonax évolue tout le long du récit et suivre son parcours, émaillé d'événements tragiques et de rencontres déterminantes, est vraiment captivant, de même que sa relation avec Nwinver, le second personnage essentiel de ce livre.
Le problème survient dans la toute dernière partie du livre, qui revient sur les événements survenus dans Oraisons du point de vue de Sonax et apporte bon nombre de révélations. Il est certes remarquable que l'auteure ait aussi bien préparé son coup à l'avance: Oraisons laissait un certain nombre d'interrogations en suspens auxquelles Métamorphoses vient répondre en enrichissant encore son univers et son intrigue. Les deux romans se complètent donc et dialoguent habilement ensemble mais si les lecteurs d'Oraisons y trouveront largement leur compte les autres risquent de se retrouver complètement largués. De plus, pour eux, le plaisir de lecture d'Oraisons sera amoindri car une grande part de l'intrigue leur sera déjà dévoilée.
Voici pourquoi je conseille, pour un plaisir optimal, de lire d'abord Oraisons. Vous pouvez y aller, c'est un très bon roman!
[Ceci posé, je serais curieux d'avoir des commentaires de personnes ayant lu les deux romans dans le sens chronologique (Métamophoses d'abord donc) pour avoir leur avis sur la question.]
Plus profondément, je suis moins convaincu par l'évolution de Sonax en cette toute dernière partie du roman:
à l'aide d'un artefact, il devient une sorte d'être omniscient qui calcule tous les événements à l'avance et s'arrange pour qu'ils surviennent selon ses plans
. Je comprends l'intérêt dramaturgique de la démarche:
un personnage d'abord spectateur, qui devient acteur, d'abord passif puis actif de sa vie, et finit par devenir auteur (et qui de personnage secondaire dans Oraisons devient principal dans Métamorphoses puis finit par devenir le maître d'oeuvre caché de ce premier roman),
mais le procédé me paraît un peu forcé.
Quoi qu'il en soit, Métamorphoses et Oraisons sont deux pièces qui s'ajustent bien ensemble au sein d'un univers riche, à la fois sombre et magique, et l'on ne saurait que remercier Samantha Bailly de nous avoir fait partager son imaginaire et vivre une nouvelle histoire passionnante.
Pour cela, bravo et merci.
C'est beau le talent.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 10 déc. 2016
Critique lue 185 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Métamorphoses
Que c'est beau le talent! C'est l'impression qui me revenait souvent à la lecture de ce roman de Samantha Bailly. Métamorphoses peut être lu pour lui-même mais il est important de signaler qu'il...
le 10 déc. 2016
1 j'aime
Avec "Oraisons", l'auteur avait construit un univers riche, cohérent et porté par des personnages charismatiques et une histoire épique. Sonax Jaspe y faisait deux apparitions assez anecdotiques bien...
Par
le 29 oct. 2015
1 j'aime
Du même critique
Les Sept Samouraïs fait partie des films que je visionne régulièrement, toujours avec le même plaisir. Tout a été dit sur ce grand film, l'un des meilleurs de Kurosawa, mais lors de mon dernier...
le 19 juil. 2015
8 j'aime
2
Ce qui fait le prix de ce film c'est son postulat de départ: un personnage qui revit sans cesse la même journée. L'idée est tout simplement brillante et ouvre la voie à de nombreuses réflexions...
le 28 avr. 2015
7 j'aime
Ce nouvel opus est en deçà des précédents réalisés par le tandem Jean-Yves Ferri/ Didier Conrad. Le graphisme est toujours aussi crédible et l'auteur réussit bien à intégrer de nouvelles idées tout...
le 21 janv. 2020
6 j'aime