Premier livre de Delesalle que je lis, mais son écriture ne m'est pas étrangère car j'ai eu la chance de découvrir sa plume sur feu-Twitter puis sur feu-son blog. J'adorais son écriture, tout en détour pour en venir au cœur de son sujet. J'aimais la poésie du quotidien qu'il parvenait à faire naitre.
Je n'ai pas été en terre inconnue ici, son style se reconnait, voir même on retrouve des pans de son blog incéré dans ce roman comme des bouts de cadavres dans le monstre de Frankenstein.
Mille soleils raconte comment 4 humains partageant un même drame aux confins de l'Amérique du Sud vont devoir y faire face, chacun à sa façon. Le roman se découpe en chapitre qui raconte, minute après minute, ce qui est en train d'arriver à l'un ou l'autre ou plusieurs protagonistes.
Qu'on se le dise, le fil rouge, la tram du roman ne vaut pas vraiment le détour. Rien d'extraordinaire dans cette histoire qui aurait presque pu être remplacé par n'importe quelle autre. Car ce qui intéresse Delesalle, c'est de raconter qui sont ces gens, d'où ils viennent, ce qu'ils ont vécus pour qu'on comprenne mieux leur réaction à l'évènement du moment.
On a donc un fil rouge ténu, émaillé de récit plus ou moins réussis. J'ai eu du mal à comprendre la place de la dentiste sud africaine dans ce récit. J'ai trouvé des moment de pures poésies qui m'ont transporté et d'autres bien plus insipide.
J'ai déjà entendu des lecteurs et lectrices comparé Delesalle à Romain Gary dans son style d'écriture. Je crois bien comprendre la filiation. J'ai l'impression que lui même la revendique à moitié (il cite un roman de l'auteur dans son propre roman).
Mais, et c'est je crois le problème, quand on veut faire du Romain Gary, on ne peut être que le 3e dans cette compétition, loin derrière Gary lui même et Emile Ajar. Tout le reste n'est que pâle imitation.
C'est le cas ici, même si je dois reconnaitre que l'imitation n'est cette fois pas si pâle, et parvient même parfois à nous éblouir, comme mille soleils.