Pour son douzième roman, Douglas Kennedy a décidé de délaisser les États-Unis – une fois n'est pas coutume – pour situer l'action de son récit au Maroc. Robyn y débarque avec Paul, son mari, pour un séjour qui devait s'annoncer rédempteur pour son couple ; salvateur même. Au lieu de cela, la découverte par hasard d'un terrible secret que son mari gardait enfoui par devers-lui va faire basculer ce séjour idyllique en véritable cauchemar pour l’héroïne.
Si j'ai jusqu'ici adoré tous les romans que j'ai lus de cet auteur – Piège Nuptial ; La poursuite du bonheur ; Rien ne va plus et Les charmes discrets de le vie conjugale –, je dois avouer que je suis assez mitigé concernant cette cuvée 2015. Non pas que ce livre soit mauvais, loin de là, l'auteur faisant montre une fois de plus de son talent pour accoucher de personnages complexes se posant des questions existentielles et, ainsi, amener le lecteur à réfléchir. Ses descriptions du Maroc sont également bluffantes et il arrive à nous plonger dans l'ambiance locale ; il nous suffit de fermer les yeux et l'on s'y trouve téléporté.
Le problème pour moi ne se situe donc pas dans le talent de l'auteur qui n'est plus à démontrer, ni dans l'histoire qui est savamment construite : une première moitié où sont posés les problèmes de ce couple ordinaire, la décision prise de sauver cette union en entreprenant ce voyage au Maroc, le séjour qui débute de manière idyllique... jusqu'à la révélation du secret qui va faire basculer le récit dans sa deuxième moitié.
Non, ce qui m'a posé problème ce sont les ficelles un peu grosses que l'auteur utilise, ce qui ne lui ressemble pas. Une des révélations faites à mi-parcours (il y en a deux en fait, liées entre elles) est cousue de fil blanc et on la sent venir à des chapitres à la ronde. L'héroïne, elle, ne voit rien venir et se perd dans des conjectures grossières, ce qui confine un tantinet au ridicule. Les nombreux clichés concernant la population nord-africaine m'ont également quelque peu gêné.
En conclusion, si le fond de ce roman est plutôt bon, notamment le deuxième moitié qui est prenante, la forme qui laisse un peu à désirer dans la première partie, au vu de ce à quoi m'avait habitué cet auteur, fait que j'ai été quelque peu déçu.