Comme quoi, il faut toujours lire un roman pour s’en faire une opinion au lieu de croire toutes les « critiques » que l’on peut trouver sur le sujet. Avec « Mudwoman » c’est exactement ce qu’il s’est passé. Les éloges pour se roman ne cessent de foisonner dans la presse et sur internet et pourtant quelle déception !
J’aime Joyce Carol Oates parce qu’elle n’a pas peur d’aller trop loin. De déranger ses lecteurs. Dans chacun de ses livres, elle ose nous montrer la laideur humaine. JCO nous emmène dans son monde qui n’est pas toujours rose, elle nous fait descendre dans un pays des merveilles psychédélique.
Mud-girl ou Mud-woman (qui sera son évolution) est une enfant abandonnée, laissée pour morte par une mère fanatique. Recueillie par des Quackers, elle va mener une vie paisible mais là encore on réalise que ces nouveaux parents l’utilisent pour remplacer leur enfant disparu. Comment grandir et s’affirmer lorsque notre mère biologique a voulu nous tuer, quand nos parents adoptifs nous prennent pour une autre ? Pourtant Mud-girl deviendra Mud-woman et fera tout pour s’en sortir : major de promo, présidente d’une université de l’Ivy league, etc. Mais perdue comme elle l’est, elle ne sait plus ce qu’elle doit combattre : les idéaux de son université, l’incapacité d’engagement de son amant depuis plus de 20 ans ou des parents qui n’arrivent pas à la différencier de leur fille décédée.
C’est alors que survint cette descente aux enfers, on plonge dans la folie. Un craquage complet d’une enfant/ adulte qui a suivit son chemin sans embuche, mais qui ne supporte plus toute cette pression personnelle et professionnelle. Le craquage complet qui nous plonge dans un délire schizophrène et paranoïaque très puissant.
C’est là où le bas blesse, j’ai eu du mal à me plonger dans cette histoire jusqu’à me demander où JCO voulait en venir. Je dois reconnaître que je ne le sais toujours pas. Je me suis ennuyée et je n’arrivais pas à suivre l’auteur dans son histoire. L’avantage c’est sa grande capacité d’écriture qui est fluide et agréable dans sa lecture. C’est pour cela que ce roman est une grande déception car j’affectionne particulièrement cette auteure.