Mythic Russia par Anubis Vlad Tepas
Et oui, encore un jeu de rôle semi-historique dans ma collection. Que voulez-vous, on ne se refait pas.
Mythic Russia, ça parle de la Russie en 1382, juste avant l'arrivée destructrice du Khan Tokhtamysh à Moscou. À cette époque, la Russie n'existait pas vraiment en tant que telle. Le contraste entre la société patriarcale écrasante et ordonnée prônée par la religion orthodoxe et les vieilles coutumes païennes locales donnait un charme particulier aux territoires russes. Une région propice à des aventures de tout poil.
Mythic Russia, c'est un bouquin de plus de 300 pages qui détaille avec précision et simplicité l'histoire de la Russie "mythique". L'auteur, Mark Galeotti, en connait un rayon : et pour cause, il est professeur d'histoire moderne russe. N'allez cependant pas croire que ce jeu de rôle est une sorte de livre d'histoire scolaire : le tout est suffisamment bien agencé, et la magie suffisamment présente pour que l'impression de se retrouver à l'école ne puisse pas s'installer.
Mythic Russia, c'est aussi une reprise du système HeroQuest, qui laisse la part belle à la narration. De la création de personnage aux combats, en passant par la simple utilisation d'une compétence, tout est soumis à l'interprétation des joueurs et du MJ. Si ce genre de mécanismes rime souvent avec "simpliste", ce n'est clairement pas le cas ici, puisque tout est extrêmement bien encadré par les conseils et les règles décrites dans ce livre de base. Tout au plus, masteriser Mythic Russia peut demander un temps d'adaptation.
Mythic Russia, c'est aussi - et malheureusement - un livre d'une qualité relativement chiche. Les illustrations sont très inégales, la mise en page est efficace mais sommaire, les pages menacent très vite de se désolidariser. Ça peut s'expliquer par le fait qu'on a là un jeu "indé" : n'est pas Wizards qui veut. Voilà bien l'un des rares véritables griefs que je pourrais formuler à l'encontre de l'ouvrage.
Un contexte original, un background fouillé, des règles couillues... comment pourrait-on ne pas aimer Mythic Russia ?