Publié sur L'Homme qui lit :
C’était un dimanche ordinaire pour Rachel Jenner, cette mère célibataire récemment divorcée, qui se baladait en forêt avec son fils Ben, huit ans. Un dimanche ordinaire jusqu’à ce que son fils, qui lui demande l’autorisation de partir devant sur le chemin jusqu’à la maison, disparaisse. Elle pense à une blague, un mauvais tour, un jeu d’enfants, jusqu’à ce qu’en quelques secondes l’incertitude et le doute la ravagent, puis cette douleur, viscérale : son fils a disparu.
La police arrive rapidement sur les lieux, ainsi que le père de l’enfant. Les recherches débutent, les questions de la police également. Puis très vite, la culpabilité, quand elle doit expliquer pourquoi Ben n’était pas resté à côté d’elle. Les voisins s’activent, les recherches s’intensifient, et quand au bord de l’eau les enquêteurs retrouvent les vêtements de l’enfant soignement pliés, l’enlèvement ne fait plus aucun doute.
La conférence de presse tenue par l’inspecteur en charge de l’enquête est un désastre, cette mère au visage hagard, avec du sang sur les mains, est bien en peine face à la brutalité des questions des journalistes. Très vite, l’histoire s’emballe : la presse ne la lâche plus, et sa maison est assiégée jour et nuit de journalistes. Sur les réseaux sociaux comme sur internet, le peuple spécule, et certains condamnent sans procès cette mère paniquée.
En parallèle de l’enquête et de la descente aux enfers de Rachel, racontée comme un flashback, l’auteur nous emmène dans les carnets tenus par une psychologue, chargée de rencontrer l’inspecteur Jim Clemo à distance de cette enquête, et de faire le point sur son propre ressenti.
Si sur certains points le roman aurait pu gagner en originalité, ou en noirceur, Ne pars pas sans moi reste un thriller efficace à l’atmosphère pesante, qui s’intéresse à l’aspect médiatique d’une affaire de police touchant la société. Un roman bien construit, facile à lire, qui réussit brillamment à maintenir le doute jusqu’aux dernières pages quant au sort de ce petit garçon.