Publié sur L'Homme qui lit :
Le Roi Soleil, Louis XIV, est au plus mal. Nous sommes le 15 août 1715 au château de Versailles, le monarque absolu approche des 77 ans, dont déjà 72 à régner sur le royaume de France et de Navarre. Alors que la gangrène débutée quelques jours plus tôt sur l’un de ses pieds prend de l’ampleur, le souverain se livre dans la plume d’Eve de Castro à un long monologue sous forme de journal intime d’un roi mourant.
Tandis qu’à son chevet se succèdent les serviteurs, les diplomates et la cour, certains préoccupés par l’état du roi, d’autres enclin à préparer la succession au trône de France, les médecins s’affairent à appliquer différents remèdes en attendant un miracle, alors que même le roi semble se savoir condamné.
Pendant dix-sept jours, Louis Dieudonné de France confie ses joies et ses peines, ses succès et ses échecs, ses amours et ses déceptions. Dix-sept jours de souffrance intérieure, à se torturer l’âme tandis que son corps l’abandonne et laisse la gangrène s’emparer de sa jambe. Dix-sept jours à s’interroger sur ce qu’il restera de lui après sa mort, lui qui a pourtant marqué son siècle comme aucun monarque français avant, et dont on peut contempler chaque jour encore l’héritage dans notre si beau pays.
Au dix-septième jour, le 1er septembre 1715, quatre jours avant son 77ème anniversaire, le Roi Soleil s’éteint à jamais. Dans ce livre très court, et pourtant passionnant, Eve de Castro se rêve à imaginer les dernières pensées de ce monarque hors du commun. Une lecture très intéressante, rendue fluide grâce au style et à la forme du récit.