Une focalisation excessive sur l'URSS.

Le système des relations et d'interrelations entre régions économiques et espaces politiques constitue un enjeu stratégique majeur en cette fin de Guerre froide. En cela le tournant du XXIe siècle s'est caractérisé selon les auteurs par un bouleversement capital dans le nouvel ordre mondial, désormais multipolaire, mais aussi dans les droits d'ingérence et d'alliances diplomatiques clé de la Fédération de Russie. L'ouvrage se consacre alors sur ce retournement de situation qui se caractérise non plus par une division bipolaire entre les Etats-Unis et l'URSS mais entre des partenariats de "non-alignés" reconstitués et restructurés autour du président Vladimir Poutine, de l'Europe occidentale et des zones méditerranéennes à risque. Roland Dumas et Charles Crettien se sont concentré sur des enjeux internationaux qui tournent autour de territoires criminogènes et fortement conflictuels en raison de leurs principales constituantes géologiques extrêmement riches en ressources énergétiques.
Malgré une trame explicative qui s'enchaîne aisément entre les paragraphes et les grandes lignes de réflexion, on pourra regretter une profonde focalisation sur les pays de l'ex-URSS et sur les zones d'insurrection syriennes et libyennes qui ont ou qui font l'actualité ces dernières années.
Les contextes géographiques et historiques se succèdent donc rapidement et systématiquement au gré des événements médiatiques avec néanmoins une question de fond que pourrait s'inspirer bon nombre de chefs d'Etat : pourquoi serait-il nécessaire d'investir dans de colossaux moyens financiers et technologiques pour des opérations militaires risquées à l'étranger, alors que de simples stratégies d'alliance commerciale, industrielle et diplomatique sont de formidable garantes de paix structurelle internationale?