Critique de Okuribi par Charybde2
L’inquiétude fondamentale du dérèglement et de la violence potentielle au cœur de la tranquillité bucolique. Un somptueux cauchemar secret adolescent.Sur le blog Charybde 27 :
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le 9 janv. 2023
Publié sur L'Homme Qui Lit
Je suis en littérature un garçon assez curieux. Spontanément, je reste dans ma zone de confort, la littérature contemporaine, mais quand on me vend bien un coup de cœur je suis prêt à tenter l’expérience. Spontanément, Okuribi ne m’avait tapé dans l’œil que pour sa couverture et son énigmatique sous-titre "renvoyer les morts", n’étant pas très familier avec la culture japonaise et donc rarement sous le charme de sa littérature. La lecture de la quatrième de couv’ m’a immédiatement fait penser à une sorte de Battle Royale, dont j’avais adoré l’ingénierie maléfique au cinéma et l’analyse sociale qu’elle permettait de faire à minima. Il n’en fallait pas plus pour que je me lance dans l’aventure !
Ayumu est un jeune adolescent de 15 ans qui vient de déménager une nouvelle fois à la campagne, pour suivre une mutation de son père. Si le garçon est un urbain de Tokyo, il est malheureusement habitué aux déracinements réguliers et s’acclimate relativement vite dans ses nouveaux établissements. C’est ainsi que, dans son lycée de province, il se retrouvera dans la bande de garçons menée par Akira.
Les garçons se lancent régulièrement des défis dont les victimes ou les auteurs sont tirés au sort par un jeu de cartes que je n’ai pas vraiment compris, mais qui désigne régulièrement Minoru comme bouc émissaire. Petit à petit, les gages deviendront de plus en plus dangereux, et Ayumu aura bien du mal à savoir s’il doit intervenir et faire cesser les brimades au risque de se faire exclure du petit groupe d’amis.
Okuribi est un roman assez court de 128 pages, que j’ai lu d’une traite sans totalement comprendre toutes les subtilités des jeux sociaux ni vraiment parvenir à saisir ce qui se jouait à la fin du roman. La lecture est agréable, j’ai aimé la plupart des chapitres mais j’ai l’impression d’être passé à côté de cette histoire de manière globale, de ne pas avoir eu le temps de rentrer dedans avant qu’elle ne soit déjà terminée. Au Japon, ce roman fut lauréat du prix Akutagawa en 2018, un des prix les plus prestigieux du pays décerné deux fois par an par… son propre éditeur !
Okuribi, de Hiroki Takahashi a paru en juillet 2018 sous le même titre chez Bungeishunju Ltd. Il paraît en France chez Belfond le 1er octobre 2020 dans une traduction de Miyaki Slocombe.
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Créée
le 3 janv. 2021
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