De l'humanité dans l'Urgence

Tout comme dans « Urgences si vous saviez », on retrouve dans ce receuil de chroniques parues dans Charlie Hebdo de janvier 2012 à mars 2014, un Patrick Pelloux toujours près à défendre la veuve et l’orphelin mais qui n’oublie jamais de prendre le recul nécessaire à son statut d’urgentiste médiatique. Patrick Pelloux sait faire la part des choses et on ressent dans chaque chronique toute l’humanité qui lui fait aimer son métier.

Il arrive à montrer ce pourquoi le corps médical se bat, en l’occurrence la vie des autres. Cet enthousiasme à soigner quel que soit la personne est parfois, même souvent douché par la terrible décrépitude de notre système de santé que la politique et l’économie de notre temps souhaite vouloir en faire une entreprise rentable et prospère alors que la santé ne devrait pas être soumis à ses critères pour rester humaine.

A l’heure où j’écris cette critique, quelle coïncidence, Patrick Pelloux s’exprime sur France inter pour défendre les assistantes sociales. Ah que l’on aimerait avoir un ministre de la santé de son envergure qui sait de quoi il parle et qui jamais ne tire la couverture à lui.

A titre d’exemple, un sujet qui revient souvent dans les écrits de Patrick Pelloux et qui montre comment nos dirigeants le traite, est celui de la psychiatrie. Il y a de moins en moins de place en psychiatrie, on préfère mettre les gens en prison ou les laisser dehors plutôt que de les soigner et d’ouvrir les structures nécessaires à leur accueil. La rentabilité à tout prix rend ce pan de la santé exsangue et montre comment notre société laisse de côté ceux qui sont « anormaux » dans le sens « pas dans la norme ».

Patrick Pelloux n’hésite pas, dès qu’il le peut à rendre hommage à ses collègues. S’émeut de certaines personnalités connues ou anonymes qui ont croisées son chemin.

Tout cela est bien écrit et plein d’humanité.